Romeo et juliette, commentaire, acte 4 scène 1
Séance VI: Acte IV scène 1.
Scène avec frère Laurent. (Page 209 « il sort » -213 « ils sortent »)
Juliette apprend qu’elle doit épouser Paris et que ça se passera dans 3 jours.
Shakespeare est un auteur du 16eme siècle qui s’inscrit dans le théâtre Elisabethain lequel anticipe avec trois siècle d’avance le drame romantique. Dans les deux cas le sublime cohabite avec legrotesque. Roméo et Juliette est joué en 1592 au théâtre du globe devant un public extrêmement varié, ce qui est une clé de compréhension pour l’oeuvre. Dans notre extrait, Juliette désespérée par l’annonce de son mariage très proche avec Paris, alors qu’elle est amoureuse de Roméo, va aller trouver frère Laurent dans le but de se suicider. Les jeunes amants sont les derniers rejetons de deuxfamilles ennemies, dont les luttes remontent à la nuit des temps. La réception de cette pièce s’inscrit dans le contexte des guerres de religions particulièrement violentes en Angleterre à cette époque et bien sur on ne peut s’empêcher de voir dans la guerre fratricide un rappel de cela. Nous allons donc voir dans une première partie la lecture analytique du passage que nous organiserons dans uncommentaire composé.
Le texte se décompose en trois parties: une première partie qui est le bilan des problèmes, une deuxième qui est une transition et enfin une troisième qui est l’espoir. Dans les premiers vers de son intervention, c’est le champs lexical de la tristesse qui domine et le désespoir avec le verbe pleurer et le triple privatif « plus ». Le frère Laurent fait un rappel desévènements. Le facteur Temps est un effet déterminant dans cette oeuvre. Iil intervient comme un personnage à part entière. En effet sans cette contrainte temporelle, le drame ne se serait pas produit.
JULIETTE. – Oh ! ferme la porte, et, cela fait, viens pleurer avec moi : plus d’espoir, plus de ressource, plus de remède.
LAURENCE. – Ah ! Juliette, je connais déjà ton chagrin, et j’ai l’esprittendu par une anxiété inexprimable. Je sais que jeudi prochain, sans délai possible, tu dois être mariée au comte.
Champs lexical du devoir, de l’obligation, « rien et reculer », mise en valeur de la date: antéposé et postposé.
JULIETTE. – Ne me dis pas que tu sais cela, frère, sans me dire aussi comment je puis l’empêcher. Si dans ta sagesse tu ne trouves pas de remède, déclare seulement que marésolution est sage, et sur-le-champ je remédie à tout avec ce couteau. (Elle montre un poignard.) Dieu a joint mon cœur à celui de Roméo ; toi, tu as joint nos mains ; et, avant que cette main, engagée par toi à Roméo, scelle un autre contrat, avant que mon cœur loyal, devenu perfide et traître, se donne à un autre, ceci aura eu raison de tous deux. Donc, en vertu de ta longue expérience,donne-moi vite un conseil ; sinon, regarde ! entre ma détresse et moi je prends ce couteau sanglant pour médiateur : c’est lui qui arbitrera le litige que l’autorité de ton âge et de ta science n’aura pas su terminer à mon honneur Réponds-moi sans retard ; il me tarde de mourir si ta réponse ne m’indique pas de remède !
Juliette au début maîtrise la scène: c’est elle qui parle le plus longtemps. Etnous notons sa volonté contradictoire « ne dites pas; empêcher ». Champs lexical du pouvoir: puis, pouvais; champs lexical de l’ordre: « ne dites pas appelé » . Son désespoir la rend péremptoire. Elle annonce sa volonté de suicide (l.53.54). Elle se réfère à la justice de dieux puis à celle des hommes « dieu adjoint; vous nomma ». de « dieu » à « nouveau » indique la caractère sacré d’un engagementindissoluble. On note trois occurrences « sceau, scellé, contrat ».
Juliette nous indique qu’un nouveau mariage irait en parjure., ce qu’elle répète en L.58 et démonter comme une impossibilité. Champs lexical de la mort « tuera; extrémité couteau; sanglant » nous montre qu’il n’y a pas d’alternative. Nous notons aussi l’isotope du recours « expérience; conseil; autorité; années; art » Lui font trouver en…