Science politique

Sciences politiques.

Chapitre préliminaire : l’émergence laborieuse de la science politique française.

? Comment se fait il qu’en France, la science politique soit enseignée en droit ?
On constate, depuis les années 1970 – 1980, un développement spectaculaire de l’enseignement et de la recherche en science politique. La science politique a connu un progrès important au cours des troisdernières décennies ; pourtant, la science politique française conserve un caractère atypique car elle n’arrive pas à s’affirmer.

Section 1 : Les difficultés rencontrées par la science politique.
Aux Etats Unis, la science politique est un enseignement dès les années 1980 – 1990 alors qu’en France, il faudra attendre l’après WW2. En Grande Bretagne, en Italie ou en Allemagne, dès la fin du XIX°siècle, on constate l’émergence de la science politique.
Il existe deux raisons pour lesquelles la France a eu des difficultés.

Paragraphe 1 : Les difficultés tenant à l’objet de la science politique.
C’est un problème général : les politistes sont confrontés au même problème.
Une première dualité porte sur la valeur qu’il convient d’attribuer à la politique. On peut distinguer uneversion noble d’une version plus péjorative du politique.
La version noble était celle des représentants de la philosophie antique : la politique est l’activité noble par excellence qui s’emploie à diriger vers ce qu’on appelait le bien commun (le bien vivre), une cité nécessairement en proie à des conflits. On retrouvera notamment cette conception de la politique chez St Thomas d’Aquin.
Selon laversion péjorative de la politique, celle-ci serait le domaine de l’ambition, du cynisme, du carriérisme…

On peut également noter une seconde dualité portant sur l’étendue, l’aire de l’activité politique. Il y a une vision restrictive de la politique et une vision extensive de la politique.
Selon la conception restrictive, le politique serait un compartiment au sein de la société. Il y aurait ungrand tout : la société et au sein de ce tout il y aurait plusieurs secteurs.
Selon la conception extensive, il y aurait une sorte d’omniprésence du politique. Tout serait virtuellement politique.
Une troisième dualité porte sur la différence entre le politique et la politique (Georges Burdeau).
Selon Burdeau, le politique désignerait l’ensemble des régulations (culturelles, sociales…)permettant d’assurer la survie, la pérennité dans le temps et dans l’espace d’une société nécessairement traversée par des conflits.
La politique, désignerait au contraire la scène au sein de laquelle s’affronte les groupes, les partis en concurrence pour la conquête et l’exercice du pouvoir.
La quatrième dualité porte sur la pluralité des termes, notamment dans la langue anglaise.
Polity désignela politique, c’est-à-dire le processus lié à la conquête du pouvoir.
Politics désigne les produits de l’action gouvernementale (décisions, programmes…) c’est-à-dire les politiques publiques.
Polity désigne le régime politique : les valeurs fondamentales qui structurent une société politique.

La notion même de phénomène politique est très variable d’une époque à l’autre ou d’une civilisationà l’autre. Il y a des faits qui ont pu être considéré comme hautement politique qui ne sont plus perçus comme telle (ex : la colonisation, la décolonisation, l’émancipation politique des femmes…).

Paragraphe 2 : Les difficultés propres à l’histoire singulière de la science politique française.
Une nouvelle discipline doit remplir trois conditions (franchir trois obstacles) :
-unecondition intellectuelle : il faut que les inventeurs de cette nouvelle discipline soient capables de la doter de contenus nouveaux, de nouvelles idées.
-une condition institutionnelle majeure : il faut que surgisse des lieux, des supports, des institutions permettant à cette nouvelle discipline de s’inscrire dans la durée.
-une condition culturelle : une nouvelle discipline a besoin d’être…