Stratification sociale

Section 1 : Principe de stratification sociale et société d’ordre trifonctionnel.

La différenciation sociale découle de la division des fonctions (= la division du travail). Dans toute société, les membres vont donc remplir des fonctions, les uns produisent les biens matériels, assurent les échanges, transportent, les autres enseignent, rédigent (les scribes), d’autres administrent etgouvernent, jugent, d’autres défendent (guerre, ordre, etc.), enfin certains prient, ou assurent le culte, assistent les malades, d’autres amusent.
Chaque homme estime ce que l’autre vaut, non plus pour lui mais pour la société : il y a une appréciation globale. Ensuite, chaque homme estime ce qu’il vaut lui-même.
La rémunération : si on est fonctionnaire, on recevra un « traitement ». Pour les civils,il y a deux termes : salaire et honoraires. En découleront des signes de reconnaissance : pensions, privilèges, avantages. En conséquence, un système de stratification social est un mécanisme de récompenses et de punitions (rejet, déclassement). Les fonctions sociales vont donc évoluer selon les circonstances matérielles et spirituelles.
Quand les conditions de la formation se dégradent, setransforment, les conséquences de l’évaluation vont se transformer. Si la vie de l’au-delà est plus importante que la vie sur terre, si les relations religieuses sont prééminentes, on va donner la prééminence aux prêtres. Si les hommes jugent plus importante la vie sur terre, les plaisirs etc., ce sont bien les producteurs, les techniciens, etc. qui vont affecter l’évaluation. Spontanément, il y aeu, dans l’opinion publique, une reconnaissance. Chaque condition du fonctionnement d’une société va induire une division. Aujourd’hui, il y a encore trois prestiges : les amuseurs, les joueurs et les négateurs.
Toute élite est dans un équilibre instable en raison des conflits internes, des perturbations, etc.

Il y a des stratifications naturelles, spontanées (celles que nous observons autourde nous), et des stratifications légales, c’est-à-dire organisées, établies, garanties par la loi. Le droit vient consolider un état sociétal. Les stratifications légales sont des variations par la loi. On va opposer un système spontané, dépourvu d’encadrement juridique, à un système légal.
Nous devons ensuite distinguer les sociétés d’ordre, les sociétés de classe et les sociétés de caste. Lecritère repose soit sur l’économie (classe), soit sur la pureté de sang ou la religion, par exemple, soit sur un système de dignité, d’honneur.

– La société de caste :
C’est celle qui repose sur le degré de pureté ou d’impureté religieuse. Ce n’est pas en fonction de la fortune, de la dignité, mais au regard de la structuration figée où chacun, par sa naissance, est enfermé dans un degré de lahiérarchie sociale. Il s’agit de sociétés souvent très fragmentées, ou chaque groupe est condamné à l’autarcie. Nous sommes dans un ordre théocratique.

– La société de classes :
Elle repose sur la fonction économique, et la hiérarchie découle de la fonction dans le degré de production, dans la capacité à consommer. C’est un type de sociétés qui n’apparait que dans une économie de marché.L’estime sociale va à l’entrepreneur et secondairement à l’argent gagné, même si aujourd’hui c’est plus la détention de l’argent qui conduit à une graduation. Les classes sociales se forment de ceux qui jouent un rôle analogue dans le mode de production, ou bien de ceux qui sont placés sous un même mode de rémunération, ou dans une même dépendance de ressources. En principe, une classe sociale estparfaite quand s’ajoute la conscience de classe. Nous avons des évaluations qui vont déboucher sur des théories systémiques. L’estime peut varier.

– La société d’ordre :
On est dans des fonctions d’ordre politique, administratif, judiciaire ; on est essentiellement dans des critères où les modes de gouvernance conduisent à une estime sociale, à une reconnaissance. Nous raisonnons en termes de…