Suis je vraiment ce que j’ai conscience d’etre
Je me conçois comme généreux mais je ne donne pas d’argent aux S.D.F. pour autant. J’avais conscience d’être peureux mais j’ai défendu une personne agressée dans la rue. Mon être ne semble donc pas correspondre à la conscience que j’en ai . Cependant, j’ai conscience d’être un mammifère, d’exercer une activité X, d’être bon en calcul mental, de détester les araignées et rien n’est venujusqu’alors démentir ces caractéristiques.
Il est donc légitime de se demander si je suis ce que j’ai conscience d’être.
En d’autres termes, l’idée spontanée, la représentation que j’ai de moi-même, de mon essence, de mes déterminations est-elle en accord avec cette essence, cet ensemble de déterminations que je suis vraiment ? La conscience est-elle donc connaissance authentique de soi ?L’inconscient, ce manque de la conscience, ne démontre-t-il pas qu’il ne peut y avoir aucune certitude sur ce que je suis dans ce que j’ai conscience d’être ? Que se passe-t-il quand je n’ai pas conscience d’être ? C’est le cas le plus fréquent, même si nous avons tendance à l’oublier quand nous réfléchissons sur la conscience, car précisément à ce moment nous avons conscience de nous- mêmes. Mais que suis-jequand je n’ai pas conscience de moi-même, quand toute ma conscience est liée à un objet extérieur ? Ne suis-je rien ? Ce problème mène à un autre : il nous révèle la discontinuité de la conscience. Ma conscience, y compris ma conscience réflexive, ne forme pas une chose fixe, pas même un développement continu et sans rupture. Dès lors, en quel sens prendre le présent dans » je suis ce que j’aiconscience d’être » ? S’agit- il de présent immuable ? De présent immédiat ?
I) Je suis vraiment ce que j’ai conscience d’être.
a) La conscience a conscience qu’elle existe.
b) Je suis celui que j’ai conscience d’être.
c) J’existe en tant que sujet agissant.
• II) Je ne suis pas toujours ce que j’ai conscience d’être.
a) La conscience de soi est trompeuse.
b) Il n’y a pas desavoir absolu sur soi.
c) La conscience de soi n’est pas objective.
Je suis ce que je pense et je pense ce que je suis. En tant qu’homme, je suis un être pensant. Toute conscience étant intentionnalité (Husserl), rien de ce que je suis ne m’échappe. Mais, ce que je suis est une chose. La conscience que j’ai de moi-même en est une autre. La preuve en est qu’autrui est capable de me révêler destraits inconnus de ma personnalité. De plus, nombre de mécanismes inconscients viennent troubler la connaissance que j’ai de moi-même.
La conscience de soi est-elle le témoignage de ce que nous sommes, de sorte que la conscience serait le tout de soi-même, nous apportant une connaissance intime et vraie de notre être, ou la conscience que nous avons de nous-mêmes n’est-elle qu’une partie de ceque nous sommes, de sorte qu’il y aurait en nous une part d’inconnu, qui nous serait cachée et qui prendrait la forme d’un inconscient ? La conscience semble être limitée à une certaine partie de nous-mêmes, de sorte qu’elle ne nous livre pas une connaissance pleine et entière de notre être. Il faut donc dépasser la conscience pour acquérir une véritable connaissance de soi.
Ne suis-je pas d’abordconscience d’être avant d’être l’être dont j’ai conscience ?Il y a donc deux questions qui sont à distinguer:
– la question de fait: comment puis-je lucidement prendre conscience de mon être ? – la question de droit : en tant qu’être conscient, mon être est-il ce dont j’ai conscience ?
La conscience vise un objet, mais si j’ai conscience que le ciel est bleu, l’est-il vraiment ? Cependant,quand ma conscience se porte sur moi-même, l’identité de la visée et de ce qui est visé semble apporter une certitude : si j’ai conscience d’être triste, je le suis car cette tristesse coïncide avec la conscience que j’en ai. Je serais donc toujours ce que j’ai conscience d’être. Cependant, mon expérience m’apprend que je peux me tromper sur moi-même. Quel est donc cet être dont je prends…