Synthèse du film « some like it hot

Some Like it Hot

Un film américain de Billy Wilder (1959, noir et blanc, VF). Le film

L’histoire À Chicago, pendant la Prohibition en 1929, sur les indications de Charlie Cure-dent, la police fait une descente dans le cabaret clandestin de Spats Colombo que dissimule la façade d’une maison funéraire. Le saxophoniste Joe et son ami contrebassiste Jerry s’enfuient par les toits. Alors qu’ilsempruntent la voiture de l’amie de Joe dans un parking pour se rendre à un concert à Urbana, ils sont témoins du meurtre de Charlie Curedent par la bande de Spats Colombo. Poursuivis par ce dernier, les deux amis profitent de ce qu’un orchestre de femmes recherche une contrebasse et un saxo et se travestissent pour être engagés, Joe devenant Joséphine et Jerry Daphnée. Dans le train qui mènel’orchestre en Floride, ils rencontrent la chanteuse, et joueuse d’ukulélé, Sugar, qui, lasse des saxophonistes volages, rêve d’épouser un millionnaire. Devenus les « amies » de la jeune femme, ils recueillent ses confidences, en particulier sur sa déception des hommes. Déguisé en héritier de la Shell, Joe courtise Sugar tandis que Jerry/Daphnée subit les assauts d’Osgood Fielding III, un vieuxmillionnaire persécuté par sa mère. Joe/Shell Jr. invite Sugar sur le yacht où Osgood attendait Jerry, tandis que celui-ci emmène le vieux millionnaire danser. En faisant croire à Sugar qu’il est insensible aux femmes, Joe parvient à ses fins. Rentrées à l’hôtel, les deux « musiciennes » retrouvent la bande de Colombo qui participe à une convention de gangsters. Cachés sous une table, ils assistent à unnouveau règlement de comptes et, après une coursepoursuite, rejoignent Osgood qui s’était fiancé à Jerry/Daphnée. Sugar, à qui Joe avoue la vérité, finit par les rejoindre. Or, pas plus qu’elle n’est désolée que Joe ne soit pas un millionnaire, Osgood ne sera gêné dans ses projets de mariage avec Jerry : « Personne n’est parfait. ».

Le contexte Cinq ans après Sept Ans de réflexion (Seven YearsItch), Billy Wilder retrouve Marilyn Monroe dans une comédie de mœurs qui emprunte autant au film de gangsters qu’à la classique comédie de couples à la Capra (New York Miami, par exemple). Il parodie allègrement ces deux genres de films qui connurent tant de succès dans les années 1930, époque où il situe d’ailleurs l’action. L’emploi de George Raft, le héros de Scarface, célèbre pour fairedanser une pièce dans sa main jusqu’à la fin du film, relève tout autant de la parodie que celui d’Edward Robinson Jr., fils de l’acteur Edward G. Robinson, autre icône du film de gangsters à qui Wilder lui-même avait fait jouer le détective d’Assurance sur la mort. Mais l’élément remarquable du film, plus que la prestation de Marilyn, est le couple de travestis malgré eux que forment Tony Curtis etJack Lemmon, lâchés au milieu d’un orchestre de « vraies » femmes. À cet égard, la scène du train, qui donne lieu à cette party dans la couchette de Jerry, où les corps de femmes s’emmêlent jusqu’à encombrer l’écran, donne l’impression voulue d’un poulailler qu’un renard aurait envahi. Jerry et Joe, en mâles américains classiques, ne rêvent que de collectionner des femmes – d’ailleurs lesaxophoniste Joe n’a aucune raison d’être différent de ces nombreux musiciens qu’a rencontrés Sugar, qui tous se comportèrent en « salauds » avec elle. Mais, mis en condition, par le hasard, pour réaliser leur fantasme, car plongés dans un monde de femmes, ils se révèlent perdus. L’ancien scénariste de Lubitsch atteste de nouveau ici de son sens du comique de situation. Mais l’humour se double d’unecritique en règle de l’hypocrisie des relations entre hommes et femmes dans la société américaine, avec l’envers de mensonges et d’intérêts qu’elles comportent. Wilder prolonge donc ici la veine grinçante de ses films précédents, en particulier Assurance sur la mort (Double Indemnity, 1944), Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard, 1950), deux films plutôt policiers, et Sept Ans de réflexion (1955)….