Terrain

e, Un , en étudier les représentations, saisir les logiques d’exposition au risque, rendre compte de et les identités, sur la souffrance et la solidarité, sur les soins aux autres et le souci de soi, sur les politiques sanitaires et les mouvements sociaux, sur les recherches thérapeutiques et les essais cliniques, sur les droits des malades et la présence des proches. Avec ces nouveaux objetsIX VIH/sida. Se confronter aux terrains

de santé publique, , la reconnaissance des enjeux éthiques posés par cette situation de proximité, la conscience du danger d’une trop grande empathie affective avec les malades ou politique avec les associations rendaient l’exercice difficile. Il l’était intellectuellement, mais aussi et peut-être surtout humainement. C’est dans ce contexte d’émergence denouvelles questions (qui pourtant renouent avec des interrogations anciennes des sciences sociales) que se sont tenues les journées dont ce livre est le prolongement. Elles ont été organisées par un groupe de doctorants et de jeunes docteurs dont les travaux sur le sida les confrontaient à des formes d’inconfort aussi bien épistémologiques (par rapport à la construction de leur objet ou de leurméthode de recherche) qu’éthiques (par rapport aux sujets avec lesquels ils conduisaient leurs travaux). Comment négocier sa relation d’enquête avec des malades ou des médecins ? Comment collaborer avec des institutions publiques ou des organisations non gouvernementales sans être instrumentalisé ? Comment transformer ses résultats de recherche en données utiles à la santé publique et, à l’inverse,comment faire de ces connaissances pratiques une véritable contribution aux sciences sociales ? Comment, c’est-à-dire aussi à quel titre et sous quelles conditions, traduire ses observations et ses analyses en recommandations visant à transformer des pratiques considérées comme néfastes ou des politiques jugées inefficaces ? Autant de questions auxquelles les textes de ce livre apportent – sur desterrains divers en France et ailleurs en Europe, en Afrique et en Asie – des éléments de réponse, sans jamais prétendre en épuiser toutes les dimensions. Cette initiative, nous l’avons soutenue dès le départ à travers le réseau national des doctorants Santé et société qui en a fourni le cadre initial et à travers les structures de l’ANRS dont l’équipe en charge des sciences sociales a apporté uneaide essentielle à la réalisation du projet. Nous savons en effet l’importance qu’ont les sciences sociales dans la compréhension de la maladie et de ses enjeux – et dès lors aussi, dans la mise en place de stratégies pour la prévenir ou pour vivre avec. Et nous comprenons aussi la nécessité qu’ont les anthropologues et les sociologues, et plus largement tous les chercheurs en sciences sociales,de réfléchir sur le sens et les implications de leurs travaux, notamment au début de leur carrière. Nous remercions Fanny Chabrol et Gabriel Girard d’avoir ainsi réuni la dizaine de contributions qui constituent ce volume. En le publiant, nous espérons que leur réflexion pourra être partagée avec celles et ceux qui sont concernés par la maladie, parce qu’eux-mêmes ou un proche en souffrent ouparce qu’ils la combattent comme soignants, chercheurs en sciences du vivant, responsables politiques de la santé, ou membres d’associations. Car les questions qu’ils posent et les réponses qu’ils tentent d’apporter concernent assurément, au-delà des seuls chercheurs en sciences sociales, tous ceux et celles qui, à un titre ou un autre, ont fait de la lutte contre le sida leur cause.

X Introduction
Réflexivité et postures de recherche : de l’individuel au collectif
Fanny CHABROL, Gabriel GIRARD

En finir avec la réflexivité ?
« Encore un ouvrage sur la réflexivité du chercheur en sciences sociales visà-vis de son terrain d’enquête ? » Telle pourra être la réaction de certains de nos lecteurs, en découvrant ce travail collectif. Ces dernières années, la question de la réflexivité…