Une allée du luxembourg- nerval

II – Première approche :
Face à un texte il convient de se poser certaines questions préalables : qui est l’auteur ? à quel mouvement appartient-il ? Quel est le genre du texte ? Sa date de composition ?
Ici nous nous trouvons devant un texte appartenant au genre poétique (typographie, rimes…). Le paratexte nous renseigne sur la forme poétique : une odelette : poème brève de tonalité lyrique,composé d’une seule strophe (dizain ou douzain) ou de plusieurs, de formes variées. Cette forme légère s’apparente à la chanson populaire. La date, 1832, et le nom de l’auteur nous permettent de situer le texte dans le mouvement romantique.
Ici 3 strophes (groupement de vers séparé des autres par un blanc typographique). Ces strophes sont des quatrains (groupe de quatre vers). Les vers sont desoctosyllabes.
Il convient ensuite de procéder à une première lecture et de s’interroger sur le titre.
« Une allée du Luxembourg » : le Luxembourg est le nom d’un jardin public parisien. Il s’agit donc d’un lieu public, extérieur. La première lecture nous renseigne sur le thème général du poème : il est question d’une rencontre amoureuse dans un lieu public, une rencontre qui n’aura pas de suite,un coup de foudre.
On peut alors s’interroger sur le registre du texte :
Le thème dominant est l’amour et on peut constater la présence de la 1ère personne. On peut donc parler de registre lyrique. Attention le JE n’est pas forcément le poète (pas autobiographie).
Qu’est-ce qu’un registre ? Le registre est l’effet recherché par l’auteur et les moyens mis en œuvre pour y parvenir (ex s’il s’agitde condamner une idée ou un fait de société je peux dénoncer à l’aide du registre polémique, je peux chercher à faire rire et recourir au registre comique, je peux me moquer avec le registre satirique…).
Qu’est-ce que le registre lyrique ? C’est le registre utilisé pour l’expression des sentiments, souvent à la 1ère personne. L’auteur cherche à faire partager ses sentiments intimes au lecteur,sentiments qui peuvent avoir une valeur générale. Ce registre repose sur différents procédés : intonation et rythme, ponctuation expressive, termes intensifs (hyperboles), champs lexicaux des sentiments, de l’affectivité.
Il faut observer le mouvement, la structure, la composition du texte :
La première strophe évoque l’objet de la rencontre en proposant un portrait rapide de la jeune fille.
Laseconde évoque les possibilités amoureuses. Mais on note tout de suite la présence du conditionnel, employé ici comme mode : actions possibles mais pas certaines.
D’ailleurs la troisième évoque la déception générée par cet amour impossible.

On peut donc s’aider du repérage des champs lexicaux :
Champ lexical des sentiments : le cœur au mien répondrait v 6, le bonheur, harmonie v 11
Champlexical de la lumière : brille v 3, l’éclaircirait v 8, doux rayon v 10, m’a lui v 10
Champ lexical de l’obscurité : ma nuit profonde v 7
On constate une première opposition entre la lumière et la nuit, opposition à laquelle s’ajoute un contraste entre la vie et la mort.
Champ lexical de la vie et du début : jeune fille v 1, vive et preste v 2, un refrain nouveau v4, ma jeunesse v 9
Champ lexicalde la mort et de la fin : ma nuit profonde v7, ma jeunesse est finie v 9, Adieu v10, il a fui v12.
Il se dégage donc une opposition entre la situation du JE et celle de la jeune femme qui peut expliquer l’impossibilité de cet amour. Le JE semble mélancolique tandis que la jeune femme est pleine de vie.
On peut ensuite repérer les figures de style :
Dans la 1ère strophe la jeune fille estcomparée à un oiseau V 2 : cette comparaison permet de traduire sa vivacité et sa joie de vivre. Elle est en mouvement, elle vit. La fleur elle symbolise la beauté éphémère.
Dans la seconde strophe : on note la métaphore : « dans ma nuit profonde » : métaphore d’un individu tourmenté (corps et âme)
Dans la troisième strophe on note une métaphore : « doux rayon qui m’a lui » : cette analogie…