Voyage au congo – andré gide

Dans cette troisième partie, le thème qui va être étudié est la dénonciation du colonialisme. Pour cela, j’ai choisi de traiter du témoignage d’André Gide : « Voyage au Congo ». Cette œuvre est parue en 1927, et le thème général de ce livre est l’esclavage. André Gide rédige ce texte pour s’insurger contre l’esclavage et faire un réquisitoire contre les Européens. Cette histoire se déroule dansles années 1926-1927 au Congo.

I) La description du système colonial
A cette époque, le Congo est un pays colonisé à la fois par la France et par la Belgique. Cependant, André Gide s’intéresse plus particulièrement à la partie française. Sur ce territoire, les africains sont exploités et maltraités. De plus, ils sont contraints au travail forcé.
Le travail forcé des indigènes
Il existede nombreuses formes de travail forcé : tout d’abord, il existe les travaux d’utilité publique (routes, équipements). Les africains sont, le plus souvent employé à des tâches subalternes comme porteurs, par exemple, au fur et à mesure que la colonie avance dans le pays. Les hommes sont réquisitionnés dans les villages, en priorité les plus vigoureux.
Les travaux d’utilité publique
Au Congofrançais, les axes routiers sont peu nombreux. En effet, la pauvreté du pays est telle qu’il n’y a pas de moyens financiers pour les construire ou bien, elles ne sont pas achevées.
« Les rues vont de la mer à la lagune ; celle-ci, peu large, en cet endroit… l’autre extrémité de la rue se perd dans le sable d’une sorte de dune » p.19
Les tâches subalternes
Les indigènes sont utilisés sur lewharf (quai) : « un fourmillement de noirs poussent des wagonnets »p.18
A l’intérieur des villages, les personnages importants se déplacent en tipoye (fauteuil suspendu et porté par deux hommes) : « l’administrateur vient à nous en tipoye et en met aimablement deux autres à notre disposition » p.22
Les indigènes sont, le plus souvent, pris comme boys (homme à tout faire) : « nous engageons,au petit bonheur, deux boys et un cuisinier » p.30

Le traitement des indigènes sous la colonisation
Soumis aux travaux les plus durs et dégradants, les indigènes sont considérés comme quantité négligeable par les blancs, exploités, maltraités et dépossédés de leurs biens et de leur dignité.
La famine est l’une des premières causes de mortalité des indigènes : « la disette règne ». Leplus souvent, leur nourriture est constituée de boîtes de conserves aux dates dépassées : « F. agent principal d’une entreprise d’alimentation… et m’affirme que c’est un lot de produits avariés … »
Le manque de soins, de médicaments et le dur labeur entraîne une très forte mortalité : « il faudrait plus de médecins … et partout, les médicaments manquent ». Les rares médicaments reçus sontinappropriés « partout on se ressent d’une pénurie lamentable qui laisse triompher et s’étendre même les maladies dont on pourrait le plus aisément triompher »
Les enfants ne sont pas épargnés. Gide nous indique que les enfants étaient comparés à des animaux « le troupeau des enfants se rassemble, j’en compte quarante. Ils restent à nous regarder manger … ». Les femmes aussi doivent travailler etsubissent d’horribles humiliations « une enfilade de quinze femmes et deux hommes, attachés au cou par la même corde. Une de ces femmes porte un enfant au sein »
Voici quelques exemples des peines qu’on subit les indigènes :
La torture du bal de Bambio : pour n’avoir pas livré les récoltes en temps et en heure aux blancs : « pour n’avoir pas apporté les récoltes de caoutchouc le moisprécédent, ils furent condamnés à tourner autour de la factorerie sous un soleil de plomb » p.109
Prise d’otage : parce que les indigènes avaient refusé de travailler « …d’une troupe de prisonniers emmenés par le capita d’un village voisin. Ils étaient onze, la corde au cou… chacun d’eux portait une charge de manioc sur la tête, lourde assurément » p.203
ils sont tellement avilis et terrorisés…