Y’a t il un mauvais usage de la raison

peut : Est-il possible, est-il légitime.
mauvais : 1) Opposé à bon. 2) Mauvaise conscience: état de celui qui doute de la légitimité de ses actes ou éprouve du remords.
usage : Action, fait de se servir de quelque chose, emploi. Ici : ce qu’il advient des découvertes des scientifiques, la façon dont l’humanité décide de les utiliser. L’usage peut tout aussi bien respecter la découverte etl’employer dans la direction pour laquelle elle a été créée ou bien, l’usage peut pervertir une découverte c’est-à-dire, la détourner du but premier, l’utiliser pour autre chose.
raison : Du latin ratio, « calcul », « faculté de calculer, de raisonner » (en grec logos). * Au sens subjectif : mode de penser propre à l’homme (lui-même défini comme « animal raisonnable »). * Par opposition à l’intuition: faculté de raisonner, c’est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences. * Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal. * Par opposition à la foi : la « lumière naturelle », naturellement présente en tout homme. * Par opposition à l’expérience : faculté de fournir des principes a priori(c’est-à-dire indépendants de l’expérience)* Au sens objectif : principe d’explication, cause (exemple : les raisons d’un phénomène). * Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons).
PBQ
– La raison constitue une faculté par laquelle la connaissance est rendue possible.
– Néanmoins, cette connaissance peut se fourvoyer lorsqu’elle s’éloigne hors du cadre de salégitimité propre ; hors de ce cadre, la raison « erre », c’est-à-dire évolue hors du domaine de son objet propre.
– Quelles sont les modalités particulières de l’errance possible de la raison ? Cette errance doit-elle être l’occasion d’une condamnation ferme, ou bien ne peut-elle, dans le domaine moral essentiellement, constituer la possibilité d’une tolérance nécessaire ?
EXTRAIT
De même, elleappelle à la suppression du désir, lequel précisément ne se satisfait jamais de l’être, de ce qui est, mais est continuellement rongé par l’appel de l’Autrement, de ce qui n’est pas. L’enfant, le fou ? Surtout tant qu’il ne parle pas, et donc qu’il ne raisonne pas, l’enfant est rejeté dans un monde inférieur, intermédiaire entre l’animalité et l’humanité, que la raison a longtemps considéré commepeu digne d’intérêt. Semblablement la raison repousse le fou et le met à l’écart de la société : M. Foucault dans son Histoire de la Folie, a montré que le « grand renfermement » des malades mentaux dans des asiles est contemporain du rationalisme cartésien. L’imagination, le mythe ? La raison voit dans l’imagination, selon le mot de Malebranche, « la folle du logis » ; elle condamne également lapensée mythique comme primitive et prélogique. ? Ainsi, en refusant de prendre en considération tout ce qui lui est étranger, la raison se fait totalitaire, et construit des mondes où elle règne seule. Mais ces mondes sont des univers clos, plaqués sur le réel qu’ils veulent masquer, mondes sans vie ou allant contre la vie : tel est un des reproches majeurs qu’on a pu faire aux utopies politiquesen tant qu’hyperrationalisations du monde humain, destructrices de toute déviance, originalité, spontanéité, liberté. Par ailleurs, exclure ne signifie pas supprimer : ce que condamne la raison demeure, et souvent se retourne contre elle. Dans sa critique du rationalisme classique, Freud a montré que ses désirs et passions sont essentiels à l’homme, mais qu’ils s’opposent au principe de nécessité(au travail) qui gouverne le progrès de la civilisation. C’est pourquoi la raison, comme intériorisation du principe de nécessité, doit refouler les désirs inadéquats à la vie sociale, notamment les pulsions d’agressivité.

PBQ
La raison à elle seule ne fournit pas tous les critères de l’action juste. Dans certaines circonstances, elle peut servir les pires actions humaines. Mais, il s’agit…