Aide au dissertation
Aide au devoir de dissertation
Sujet :
Le metteur en scène contemporain Jacques Lassalle propose de faire graver au fronton
de tous les théâtres la formule : « C’est ce qui est le plus drôle qui est le plus profond ».
Dans quelle mesure cette formule vous semble-t-elle justifiée ?
OEuvre intégrale étudiée en classe : Marivaux, le jeu de l’amour et du hasard
Petite chronologie illustrée duthéâtre :
1) La tragédie grecque, Médée par exemple, la mère infanticide, qui donne lieu à une
tragédie chez Euripide au 5e siècle avant JC, à une version latine par Sénèque au 1er
siècle après JC
2) Aristote, le philosophe grec du 4e siècle avant JC classe les genres littéraires en
nobles/pas nobles, et oppose donc la tragédie, noble, à la comédie, dépréciée.
3) la tradition de la farce, lecomique de gestes, repris par Molière au milieu du 17e :
4) la comédie sérieuse au 17e siècle, en 5 actes, parfois versifiée, chez Molière :
5) la tragédie stricto sensu, suivant la règle des unités, se référant aux Anciens, chez
Racine. Il faut comprendre tragédie, chez Corneille comme le cas de conscience posé
au héros (le dilemme cornélien, dans le Cid en 1637) ou encore comme la fatalité,ainsi Phèdre par ex. victime d’une malédiction familiale et abattue, écrasée dès l’acte I
en ouverture de la pièce. Enfin, il faut retenir que pour le critique Roland Barthes, ce
qui fait l’essence du tragique racinien c’est que l’action ait cédé la place à la parole :
puisque le sort est scellé, il n’y a plus qu’à avouer les crimes et les condamner, par la
parole cathartique et expiatoire, à lafois génératrice de crise et source de délivrance.
6) le drame romantique lui semble vouloir échapper, notamment en s’étiquetant de
cette façon inédite (comme « drame »), à l’opposition traditionnelle tragédie/comédie).
7) Le théâtre symboliste revient avec Claudel à la notion de tragique, sans pour autant
passer par la tragédie.
8) Le théâtre du 20e siècle , notamment illustré par Ionesco etBeckett, tient certes
compte des notions de comique/tragiques mais propose un théâtre ambivalent, à la fois
sérieux, polémique s’il le faut, et extravagant ou s’exemptant de toute référence
catégorielle antérieure (Ionesco appellant ses pièces des « antipièces »). Leur théâtre
peut être aussi bien lu comme un théâtre tragique (Ionesco lui-même était persuadé
que la cantatrice chauve seraitaccueillie comme une tragédie du langage et des
rapports humains, et finalement à sa création au théâtre de la Huchette à Paris en 1950,
la pièce a donné lieu, à la stupéfaction de l’auteur, à des éclats de rire répétés) que
comme un détournement, une parodie et de toute façon une reprise des comiques plus
traditionnels (de gestes, de mots, chez Beckett par exemple). Mais le théâtre du20esiècle sait aussi proposer des tragédies tragiques, comme chez Jean Anouilh, qui
reprend Antigone. (Au même moment d’ailleurs quasiment, Brecht publie une
Antigone allemande où le tragique symbolique (l’opposition d’une face à la majorité
tyranique elle-même ou bien abusée par le tyran) est mis au service du polémique
(exhortation à la lutte, au combat, à la résistance, appel au réveil desconsciences).
Pour traiter le sujet :
1° rester dans l’objet d’étude : « théâtre & représentation »
2° les références aux oeuvres étrangères sont tolérées si présentées en langue française (penser
à traduire les titres par exemple).
3° penser à trouver des synonymes (synonymes stricts ou extrapolations) aux mots-clés du
titre (« drôle » / « comique »/ « léger » / « burlesque » / « divertissant»/ « attrayant »/
« inconséquent » […] d’un côté, et « profond » / « sérieux »/ « tragique » / « important » /
« signifiant » […] de l’autre) , le but étant de faire dire au sujet tout ce qu’il dit mais aussi tout
ce qu’il sous-entend, tout ce qu’il suggère, bref, tout ce qu’il ne dit pas.
4° Pour une dissertation, il faut se référer aux oeuvres en général, à leur discours global, leur…