Comment expliquer l’exclusion sociale ?

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I – La précarité et le chômage : principaux facteurs de risque dans le déclenchement du processus d’exclusion sociale

A) Le chômage, souvent de longue durée, et la précarité constituent des facteurs clés de l’insuffisance de ressourcesfinancières

§ Faiblesse ou absence de revenus

La faiblesse des revenus ou encore son absence complète se traduit par des situations de pauvreté monétaire allant même jusqu’à l’extrême pauvreté comme l’indique Jacques Freyssinet dans la dixième édition de « La Découverte ». Cette situation concerne aussi bien les chômeurs que les travailleurs pauvres, traduisant la relationentre le chômage et la précarité. Ces deux termes pourtant différents s’avèrent en parfaite adéquation tant ils favorisent l’exclusion sociale. La protection sociale, telle que les assurances constitue également un facteur déterminant, étant donné que la prise de risque des individus est liée au fait qu’ils doivent contribuer activement à leur sécurité, et donc au déroulement de leurs vies. C’esten tout cas ce que nous indique globalement Dominique Schnapper dans son article « l’exclusion » paru dans « la découverte » de 1996. La montée du chômage et la précarisation de l’emploi, en affaiblissant le travail comme instance principale d’intégration, constituent le point de départ, soit la cause déterminante du processus d’exclusion. Toute autre catastrophe de la vie peut conduire àl’exclusion. En effet, l’exclusion ne désigne pas seulement un état comme la pauvreté, mais correspond à un processus complexe d’accumulation, d’handicaps sociaux qui se renforcent mutuellement. C’est cette association d’idées qui nous amènent à l’étude du schéma de J. Brémond et de A. Geledan issu d’un dictionnaire des sciences économiques. Ce schéma représente des trajectoires complexes dans lesquelless’entremêlent le chômage, la maladie, les ruptures familiales, l’isolement affectif, la faiblesse des revenus et les limites de l’assistance sociale. On assiste donc à un triptyque regroupant la perte d’emploi et ses conséquences notamment en termes de revenu et de perte de lien social qui conduisent à l’isolement social. Dans ce schéma, deux « chemins » peuvent être suivis :
•chômage(chômage de longue durée(perte de droits(insuffisance de revenus(précarité économique
• chômage(perte de liens sociaux(risque de rupture familiale(perte de reconnaissance sociale( isolement
Le système de protection sociale fondé sur une logique d’assurance pénalise donc les populations ayant le plus de difficultés à s’insérer sur le marché du travail (jeunes, non qualifiés, femmes…).2) Le non accès à des conditions de vie satisfaisantes

La précarité économique se traduit par l’impossibilité d’accès à la consommation : accès au logement, accès aux loisirs, ce qui empêche l’acquisition d’un statut dans la société marchande. On peut notamment observer ce phénomène avec l’article « 80% au bac… et après » de Stéphane Béaud paru de « La Découverte ». Cetarticle résume la vie en HLM, soit la vie dans des logements dits repoussoirs, soit des lieux d’enfermement dans un espace fermé, ou chacun se connait, et où les intrus sont mal vus. Cette situation peut avoir deux effets sur la personne, un effet rassurant, soit de se sentir protéger, entouré de personnes semblables à la sienne, mais aussi un effet de piège puisque la vie des HLM se construit dans unesorte de communauté où autrui n’a pas sa place, ce qui peut constituer un handicap dans la construction des futures générations. Globalement, cette vie, bien que appréciée dans l’enfance et l’adolescence peut entrainer un échec cuisant d’adaptation au monde extérieur à l’âge adulte.
Par leurs faibles revenus, les chômeurs, ne peuvent en aucun cas satisfaire largement leurs besoins. Ils se…