Commentaire du livre « a l’ouest rien de nouveau »
Ici, la guerre de 14-18 est vue du côté des Allemands et décrite par un très grand écrivain allemand.
Ce n’est pas qu’un livre sur la guerre, loin de là ! C’est un livre d’abord sur l’homme et c’est aussi un livre intelligent.
Les tranchées, les combats au corps à corps, à la baïonnette, l’incroyable boucherie qu’a été la guerre 14, le froid, la faim, la peur, la bêtise, la condition de ratplutôt que d’homme, la vie dans des paysages lunaires tant ils ont été bombardés et rebombardés. Voilà l’univers dans lequel les personnages de ce roman vont devoir vivre et tenter de survivre.
Le narrateur s’appelle Paul et avec ses copains de régiment ils forment un groupe de sept. A vivre ce monde aberrant, pour lequel l’homme ne peut pas être fait, combien survivront ?
Ils s’étonnent d’abordque les officiers et sous-officiers puissent être aussi autoritaires et dictatoriaux. Personne dans la vie civile ne pourrait s’arroger autant de pouvoirs et d’arbitraire. Remarque écrit : « … si tu donnes à un homme un petit bout d’autorité, c’est la même histoire : il se jette dessus. Cela va de soi, car l’homme, par lui-même, n’est, à l’origine, qu’une sale bête… »
Et puis, Paul va, à ses yeux,devenir un assassin quand, caché dans une tranchée, un ennemi va tomber à côté de lui. Sans se poser de question, par réflexe, il va lui sauter dessus et le larder de coups de couteau. Il sera immobilisé avec lui dans la tranchée et l’entendra râler pendant des heures. Il s’en approchera et découvrira dans les yeux de l’homme toute la terreur du monde, tout l’effroi du monde… Ce Français qui vaexpirer à côté de lui mettra plus d’une journée pour mourir et Paul, va lui parler sans cesse dans sa tête. Au point de presque devenir cet homme. Et Paul souffrira comme lui, dans sa tête. « C’est le premier homme que j’ai tué de mes mains et dont, je peux m’en rendre compte exactement, la mort soit mon ouvrage….. Mais chaque souffle met mon coeur à nu. Ce mourant a les heures pour lui, il disposed’un couteau invisible, avec lequel il me transperce : le temps de mes pensées. »
Gérard Duval n’est plus un ennemi : il a un nom et est typographe. Il a une femme et une fille et Paul ira jusqu’à lire les lettres qui sont dans son portefeuille !…
La guerre touche à sa fin et Paul se rend compte que ce sont des hommes vidés de toute énergie qui vont rentrer au pays. Comment après tout celareprendre la vie normale ?. Ce sera impossible ! Mais l’espoir est toujours plus grand qu’on ne le pense et Paul se dit : « Il n’est pas possible que cette douceur qui faisait s’agiter notre sang, que l’incertitude, l’inquiétude, l’approche de l’avenir et ses mille visages, que la mélodie des rêves et des livres, que l’ivresse et le pressentiment des femmes n’existent plus. Il n’est pas possible quetout cela ait été anéanti sous la violence du bombardement, dans le désespoir et dans les bordels à soldats. »
Les troupes françaises devaient penser la même chose et Roland Dorgelès, dans ses « Croix de bois », nous a aussi fait le récit de ce qui a été une des plus grandes horreurs de l’histoire. Mais le livre d’Erich Maria Remarque m’a toujours semblé supérieur ! Il a une dimension de plus dansl’interrogation.
-Paul Baumer est un jeune homme âgé d’à peine 20 ans. A cause du « bourrage de crâne » exercé par l’un de ses professeurs, il s’engage dans l’armée allemande alors que la première guerre mondiale commence à peine. Il combat sous le drapeau allemand depuis deux ans. Avec lui, quelques camarades de classe et deux amis chers : Kropp et Kat.
Nous sommes en 1917, la guerre bat sonplein. Dans les tranchées, les hommes vivent au milieu des bombardements, tenaillés par la peur de la mort. Les recrues tombent comme des mouches. Paul raconte ces jours de guerre, l’angoisse, les rêves, les doutes, les souffrances, les rares instants de joie et la fraternité qui le lie à ses amis. C’est un témoignage réaliste sur la guerre avec tout ce qu’elle comporte d’atrocitées, d’espérance…