Dadaisme
Dada
Dada, dit aussi dadaïsme, est un mouvement intellectuel, littéraire et artistique qui, entre 1916 et 1925, se caractérisa par une remise en cause, à la manière de la table rase, de toutes les conventions et contraintes idéologiques, artistiques et politiques.
Malgré la Première Guerre mondiale, Dada connut une rapide propagation internationale.
Ce mouvement a mis en avant l’espritd’enfance, le jeu avec les convenances et les conventions, le rejet de la raison et de la logique, l’extravagance, la dérision et l’humour. Ses artistes se voulaient irrespectueux, extravagants, affichant un mépris total envers les « vieilleries » du passé comme celles du présent qui perduraient. Ils recherchaient la plus grande liberté de créativité, pour laquelle ils utilisèrent tous les matériaux etformes disponibles. Ils recherchaient également cette liberté dans le langage, qu’ils aimaient lyrique et hétéroclite.
Historique
Création de Dada
Le terme Dada est né en mai 1916 à Zurich (Suisse) par la grâce des poètes Hugo Ball, Tristan Tzara et des peintres Jean Arp, Marcel Janco, Sophie Taeuber-Arp. Ils investissent une grande taverne, celle de la Spiegelgasse 1 dans le quartier duNiederdorf, la transforment en café littéraire et artistique et la rebaptisent « Cabaret Voltaire ».
La version la plus courante quant à l’origine du mot est celle du hasard ludique : un dictionnaire ouvert au hasard et un coupe-papier qui tombe sur le mot « dada ». En réaction à l’absurdité et à la tragédie de la Première Guerre mondiale, ils baptisent le mouvement qu’ils viennent de créer en ce nom etaussi en opposition avec tous les mouvements se finissant en -isme. Hétéroclite et spontané, Dada s’est aussi imposé comme un mouvement sans véritable chef de file. Tous les dadaïstes étaient présidents.
Développement de Dada
Un peu avant la fin de la guerre, des mouvements Dadas sont créés dans les grandes villes allemandes Berlin, Hanovre et Cologne. Les différents « Manifestes » parviennentà Paris, malgré la censure et le « bourrage de crâne » contre tout « germanisme ».
Succédant à des révoltes individuelles et solitaires contre la civilisation occidentale, cristallisée par l’épreuve du conflit de 1914-1918, la contestation culturelle de Dada se manifeste par la truculence provocatrice et la dérision, souvent au cours de manifestations publiques. Hannah Höch qui dessinait despatrons de couturier pour une revue, les utilisait en découpage sauvage pour en faire des collages politiques.
Pour la première fois, les femmes sont acceptées comme artistes à part entière, camarades de jeu et complices des manifestations, « traitées comme des collègues » et non plus seulement comme des amantes, des « amatrices douées » ou des « objets de sublimation dans l’art ».
La fin de DadaEn France, à partir de 1920, Dada s’essouffle, André Breton trouve que « Dada tourne en rond ». Louis Aragon, dans son Projet d’histoire littéraire contemporaine, fait mourir dada dès 1921-1922. Il dit aussi que les « Vingt-cinq poèmes » de Tristan Tzara « l’avaient saoûlé toute sa vie ». En novembre 1921, la revue belge Ça Ira !, dans un numéro dirigé par Clément Pansaers, proclame que Dada estmort.
Selon l’historien Marc Dachy, le procès contre Maurice Barrès marque la décomposition véritable des dadaïstes. La « Mise en accusation et jugement de Maurice Barrès pour crime contre la sûreté de l’esprit » n’était pas sans déplaire à Tzara, Francis Picabia, Georges Ribemont-Dessaignes, Erik Satie, ou Clément Pansaers, qui s’opposaient à l’idée d’un tribunal, et plus particulièrement d’untribunal révolutionnaire. Tzara n’intervient que comme témoin, laissant à Breton le soin de diriger le procès. Le procès tourne rapidement en plaisanterie, ce qui n’était pas le souhait de Breton.
Le fondateur du mouvement quitte violemment la salle, aussitôt suivi par Picabia et ses amis, au moment où Aragon commence son plaidoyer, plus contre le tribunal que contre Barrès, qui fut d’ailleurs…