: Dans quelle mesure l’intervention de l’etat se justifie-t-elle dans une économie de
La guerre froide : présentation d’ensemble Entre le discours de Fulton prononcé par Churchill en 1946, décrivant le « rideau de fer » et la dissolution de l’URSS en décembre 1991, les relations internationales ont été largement orientées par la « Guerre froide » entre Etats-Unis d’Amérique et URSS. En 1945, cette dernière était aussi puissante que les Etats-Unis avec qui elle avait combattu etvaincu le nazisme. Dès le milieu des années 1980, la supériorité des Etats-Unis est évidente et l’effondrement de la puissance soviétique est acquis quand le mur de Berlin tombe en novembre 1989 : les Etats-Unis peuvent alors être décrits comme une hyperpuissance. Jamais les armées des deux supergrands ne se sont directement affrontées ; en revanche, leurs alliés l’ont fait et la majeure partie deschoix diplomatiques a été commandée par leur désir de briser la puissance de l’autre. Cependant, cette longue confrontation a connu des apaisements et d’autres paramètres sont intervenus dans les relations internationales. La Guerre froide a-t-elle véritablement été le moteur des relations internationales dans le second XXe siècle ? C’est le problème posé par ce moment historique vécu, dans lespays développés, comme polarisé par l’opposition entre les deux superpuissances. Quatre périodes sont habituellement distinguées : entre 1945 et la répression soviétique à Budapest, les deux blocs se construisent l’un contre l’autre à tous les points de vue. De 1956 à 1963-1965 (mort de Kennedy, affaiblissement de Khrouchtchev, engagement officiel américain au Vietnam), la « Détente » semble apaiserles tensions. De 1965 à 1981 avec le début de la présidence de Ronald Reagan, « l’équilibre de la Terreur » relance une guerre « fraîche » qui épuise en particulier l’économie soviétique ; entre 1981 et 1991, celle-ci se révèle incapable de faire face à la fois à ses problèmes internes et aux offensives adverses. La formation des deux blocs est jalonnée par des épisodes militaires etdiplomatiques. Le rôle des services secrets, le rôle des réseaux pesant sur l’opinion publique (partis, lobbies) a été considérable. Ainsi, les premières confrontations militaires interviennent dès 1945 : en Grèce, en Pologne ont lieu, entre partisans communistes et partisans libéraux, de sanglantes guerres civiles alimentées par les deux grandes puissances. La guerre de Corée, entre 1950 et 1953, faitplusieurs centaines de milliers de morts pour aboutir à une division durable du pays. Des coups d’Etat sont pilotés par les deux grands comme c’est le cas à Prague en février 1948, quand les communistes prennent le pouvoir. La création de réseaux de renseignements de plus en plus performants (CIA et KGB) est révélée au public par des crises comme le Maccarthysme et l’exécution des époux Rosenberg auxEtats-Unis, tandis que le procès des « Blouses blanches » montre une peur parallèle à Moscou. Très vite, l’arme économique est utilisée, déclenchant par exemple le blocus de Berlin (1948-1949) ; le plan Marshall soude autour des Etats-Unis les pays d’Europe occidentale avec la création de l’OECE (1949) ; en face, les pays soumis à l’URSS et occupés par ses troupes entrent dans le CAEM. De la mêmefaçon, la course aux armements est à la fois une réalité (américains et soviétiques disposant dès 1950 d’un arsenal nucléaire considérable) et une peur que traduit le succès du pacifisme en Occident en 1952-1953 (Mouvement pour la paix, avec en icône la Colombe dessinée par Picasso). La confrontation est rapidement théorisée : à la doctrine Jdanov répond la doctrine Truman de l’endiguement (1946).Les blocs se structurent entre 1949, avec la création de l’OTAN, et 1955 avec la ratification du Pacte de Varsovie : cette « Pactomanie » a vu aussi l’OTASE et le Pacte de Bagdad ratifiés. Les deux supergrands tiennent compte de réalités nouvelles : l’ONU, les problèmes de la décolonisation et de l’émergence du « Tiers Monde » Sauvy, 1952. Ainsi les Etats-Unis profitent de l’absence de l’URSS…