De la medecine chinoise

INTRODUCTION A LA MEDECINE CHINOISE

Afin de faire face aux dégâts provoqués par la Grande Inondation, les empereurs mythiques YU et YAO décidèrent de réappliquer les règles coordinatrices du Yin-Yang et des Cinq Agissants. Ainsi, firent-ils retrouver aux fleuves et aux rivières leur cours naturel, à la terre une constance ni trop sèche ni trop humide, aux forêts leur premier aspect.

Déjàdonc, aux temps si lointains qu’ils sont dénommés anti-historiques, les sages eurent recours à la Tradition. Deux millénaires plus tard, aux environs du Vième siècle avant J.-C. la science des points d’acupuncture redevient en vogue. « Je veux, dit l’empereur Hoang Ti à son acupuncteur Ki Pha, que le peuple soit de nouveau soigné par la méthode du Feu (moxas) et du Métal (les aiguilles) et qu’ilpuisse de nouveau travailler et payer des impôts.

On reprochait aux plantes médicinales de provoquer des effets secondaires, d’engendrer des dépendances, et ce qui était encore plus grave, d’appauvrir l’Etat ! Tous ces sujets sont toujours d’actualité. C’est un lieu commun d’aborder une discussion sur la médecine chinoise en se référant à son âge millénaire. Mais il me semble qu’il serait peusérieux d’exploiter ce record comme une indiscutable preuve de valeur. Bien des théories d’immense portée ont subi la loi sans pardon du temps. Presque jamais, ce ne fut une preuve de leur faiblesse. Bien au contraire, souvent cela démontra leur faculté à donner naissance à d’autres courants de pensée. Inversement, les idées fausses survivent, elles font partie du domaine de l’irrationnel cher àl’Homme.

La pensée chinoise présente une étonnante capacité d’adaptation face aux découvertes modernes, tant dans des domaines humanistes et philosophiques que dans ceux des sciences. Elle n’a pas fini d’étonner les curieux. Les traces qu’elle a laissées sont comme des semences de plus en plus fertiles, et c’est cela qui fait la différence entre l’ancien et le vieillot ! Henri Poincaré disait : -« l’histoire de la science nous montre combien sont éphémères les théories, malgré cela elles ne meurent pas complètement et de chacune d’elles quelques traces restent. Ce sont ces traces que nous devront chercher à découvrir parce que en elles, et seulement en elles, il y a la vrai réalité ».

La pensée chinoise présente cette aptitude d’adaptation qui lui permit la traversée de tant de siècles.On retrouve cette qualité en débroussaillant à la façon des archéologues un sol qui révèle de pures semences. Il suffit d’observer les stupéfiantes modifications hormonales au niveau des fentes synaptiques faisant suite aux stimulations des points de moindre résistance situés sur les membres.

La médecine chinoise est une science empirique fondée sur une théorie de la Nature. Comme le souligneA.N. Whitehead dans les Origines de la science moderne : – « Il ne peut y avoir aucune science vivante sans la conviction instinctive et généralisée qu’il existe un Ordre des Choses et plus précisément un Ordre de la Nature ». Pour les penseurs chinois cette notion d’ordre est impérative, ce qui permit à leur civilisation de ne pas subir cette léthargie que connut l’Occident qui en 1500 en savaitmoins qu’Archimède, mort en 212 av. J.-C. !

L’introduction de l’acupuncture en Europe coïncide avec l’apparition de la Physique atomique. Planck découvre les quanta, la relation entre Masse et Energie. Rutherford démontre, comme l’avait prédit le jeune étudiant de Moscou Pyotr Lebedev, que l’atome ressemble au système solaire et que les électrons se déplacent comme les planètes. Les physiciensobservent la Nature et choisissent dans l’exposé de leurs théories une terminologie poétique. Ainsi mer, vague, onde, écume traduisent les formulent mathématiques.

Les chinois, plusieurs millénaires auparavant, à leur manière, ont considéré l’être humain comme l’infiniment petit, identique à l’infiniment grand. Ainsi, parlent-ils de mer de l’énergie, de marées énergétiques, de point-source, de…