Définitions et généralités sur la confiance

Le concept de confiance : état de l’art

Deux principales dimensions seront traitées

Il est certain que traiter de la confiance dans le cadre d’une recherche scientifique n’est pas chose aisée. On assiste à une fréquente confusion entre les facteurs contribuant à la confiance, la confiance (l’acte) en soi, et ses conséquences (Mayer et al., 1995 ; Mishra, 1996).

1- Le concept deconfiance : essai de définition
Dans la vaste littérature existant sur le sujet, il y a unanimité pour dire que le concept de confiance est particulièrement complexe. Certains auteurs relèvent l’ambiguïté (Usunier 1998 et Bidault, 1998) et le flou de la notion. D’autres soulignent la polysémie du concept « confiance ». D’autres encore signalent son caractère ineffable.
Il est donc important de revenir surl’étymologie du terme, dans les langues françaises et anglaises. Nous nous appuierons sur des définitions données dans certains dictionnaires et par certains analystes.

1.1- La confiance : l’étymologie du terme
Pour commencer par le plus générique, nous avons examiné la définition que donne le dictionnaire Larousse (2001) au mot « confiance »: « Sentiment de sécurité d’une personne quise fie à quelqu’un ou à quelque chose ». Un des problèmes posés par cette définition consiste dans l’emploi du verbe « se fier » qui, en fait, signifie « faire confiance », ce qui rend l’explication incomplète selon nous. Pour définir l’expression « Avoir confiance en soi », le dictionnaire indique: « Être assuré de ses possibilités » (Larouse, 2001).
Alors que la langue française ne connaît quele terme de « confiance », la langue anglaise fournit deux termes pour exprimer deux dimensions de la confiance : « trust » et « confidence ». L’anglais est également très approprié pour l’usage du verbe « trust » qui est parfaitement identique au substantif. Par contre, la langue française utilise plutôt des transcriptions « faire confiance à ». Aussi, la langue anglaise fournit des termesconcis et précis pour désigner les partenaires d’une relation de confiance : respectivement « trustor » et « trustee ».
Ce constat se vérifie certes pour d’autres concepts, mais viennent autrement confirmer que ce sujet n’est pas prédominant en recherche francophone. La littérature à ce propos et les analyses disponibles sur Internet en sont d’ailleurs un autre indicateur.
Il s’en dégage que lesujet de la confiance est nettement moins traité au niveau francophone que dans la langue anglo-saxonne, ce qui explique que dans un nombre important d’articles de recherches, les auteurs préfèrent utiliser, pour analyser le concept de la confiance, les définitions anglo-saxonnes pour éviter tout engouement qui peut surgir de cette défaillance terminologique.

1.2- La confiance : un concept aucarrefour de plusieurs disciplines
La confiance a été étudiée à divers niveaux (individuel, interpersonnel, organisationnel, inter-organisationnel et institutionnel) et sous différentes perspectives issues de diverses disciplines (sciences économiques, sciences juridiques, sociologie, psychologie, anthropologie, sciences de l’organisation…). Les controverses concernant le concept de la confianceproviennent du fait que la confiance relève de logiques ambiguës et plurielles, voire même contradictoires simultanément économiques, philosophiques, symboliques, sociologiques, où des mondes souvent posés comme hétérogènes se rencontrent et se conjuguent (Khlif, 2002).
Dans une recherche doctorale consacrée à l’analyse confiance interpersonnelle-confiance institutionnelle dans le secteurbancaire, Yassmine Benamour (2000) procède à un recensement précis des nombreuses définitions de la confiance : 12 définitions en psychologie sociale, 8 en sociologie, 3 en philosophie, 15 en gestion dont 11 pour la confiance inter-organisationnelle et 4 pour la confiance intra-organisationnelle, et 11 en marketing ; soit 49 définitions au total.
Nous allons reprendre, d’une manière synthétique,…