Dissertation déontologie journalistique
(Un cadre dans le TGV Nantes-Paris le lundi matin passe aujourd’hui plus de temps face à l’écran de son portable qu’à tenter de discuter avec son voisin de gauche. Dans la conjoncture technologique du multimédia, l’information devient non seulement incontournable, mais elle tend aussi à se substituer à l’expérience directe du monde. Aussi conditionne-t-elle plus que jamais plus que jamais notrereprésentation du monde. C’est pourquoi nous ne pouvons que souhaiter qu’elle soit intègre), (en écho à Léon Blum pour qui « la règle d’or » du journalisme est non pas de « ne dire que la vérité, ce qui est simple, mais de dire toute la vérité, ce qui est bien plus difficile. ») (Cette revendication de transparence et d’exhaustivité est d’autant plus poignante qu’elle émane d’un homme qui, aulendemain de 39-45, réalise la gravité du mensonge par omission, en l’occurrence l’occultation du génocide du peuple juif par les médias sous Vichy.) (Plus d’un demi-siècle plus tard, les lecteurs, auditeurs, téléspectateurs que nous sommes doivent se souvenir de cette règle essentielle à la déontologie journalistique ; mais il importe aussi que nous ayons conscience de la gageure parfois difficiled’un tel postulat.)
(Le journaliste doit effectivement dire « toute la vérité ».)
(Le destinataire de l’information est désormais d’autant plus en droit de l’exiger qu’il vit dans une démocratie libérale.) (La loi de 1881 sur la liberté de la presse affirme à l’article 5 que « tout journal ou périodique peut-être publié sans autorisation préalable et sans dépôt de cautionnement. ») (Si la presseest libre, pourquoi le journaliste se priverait-il de tout dire ? La Constitution française lui permet de bénéficier d’un régime libéral qui implique que sa responsabilité ne peut être mise à jour qu’après la parution. Il va même de son devoir de révéler au grand public les scandales savamment dissimulés et qui représentent autant d’entraves à un état de droit. Le journalisme mérite alors sonattribut de « 4e pouvoir », celui qui a cruellement manqué lors des déportations nazies de la 2nde guerre mondiale. Aujourd’hui, en l’absence théorique d’une censure politique, les médias français et occidentaux peuvent dévoiler toutes les vérités), (à la mesure de leur pouvoir grandissant.)
(La règle de vérité intégrale doit être plus que jamais revendiquée à notre époque de surinformation.) (Depuiscinquante ans, la presse écrite n’a cessé de multiplier ses titres ; aux grands quotidiens viennent s’ajouter les magazines d’actualité, de vulgarisation en tout genre. De France Info à i-télé aux revues de presse en ligne sur le Net, les médias fondent bon nombre de leurs programmations sur les informations, des plus lapidaires aux plus développées. ) (L’homme contemporain peut certes encorerester dans sa tour d’ivoire, mais à peu d’effort, il peut aussi bénéficier d’une information en continue. Toutefois cette impression de complétude peut s’avérer fallacieuse. Aujourd’hui on demande souvent davantage au journaliste d’être rapide, de dénicher le « scoop », de surtout d’être le premier dans ce marché très concurrentiel, que de prendre le temps d’expliquer, de poser son regard, brefd’approfondir. Et nous-mêmes, sommes-nous assez vigilants pour nous arrêter et faire l’effort de comprendre ? Nous vivons dans une société marquée par l’individualisme et notre expérience du monde extérieur passe de plus en plus majoritairement par les médias. Si nous ne voulons pas céder aux stéréotypes, aux raccourcis, ni aux caricatures, il faut être un destinataire actif, qui cherche à s’informer etne se contente pas de flotter comme un bouchon sur l’actualité.) (L’exigence d’une vérité intégrale est donc un défi partagé entre les journalistes et leurs destinataires.)
(Léon Blum précise dans sa définition que la règle d’or d’une vérité journalistique intégrale est parfois difficile à appliquer.)
(Et effectivement il est déjà malaisé par le langage, quel qu’il soit, de « dire la…