Dissertation : la laideur peut-elle être une source d’inspiration pour le poète ou même titr que la beauté ?

Dissertation

La laideur peut-elle être une source d’inspiration pour un poète au même titre que la beauté ? Vous répondrez dans un développement organisé, en vous appuyant sur les textes du corpus, les poèmes étudiés en classe et vos lectures personnelles.

Définir la poésie n’est pas toujours une démarche aisée. Certains évoqueront la forme, d’autres les sources d’inspiration. Mais lesauteurs de la Pléïade au XVI è n’apporteront évidemment pas les mêmes réponses que es Surréalistes au XXè siècle. A qui se fier don ? Ronsard, La Fontaine, Hugo, Baudelaire ou Eluard ? Faut-il se référer à l’esthétique selon Boileau, selon Breton ?

Ainsi, il peut déjà être pertinent de s’interroger sur les sources d’inspiration des poètes. Si une certaine unanimité peut se faire autour de labeauté, certains auteurs, à l’instar de Tristan Corbière et son Crapaud surprennent, choquent. « La laideur peut-elle donc être une source d’inspiration au même titre que la beauté ? » Peut-on alors parler d’esthétique de la laideur ? Dans quelles conditions ?

Par conséquent, un constat s’impose : la laideur inspire au même titre que la beauté. Cependant, sa spécificité mérite d’être étudiée. Nefaut-il pas enfin dépasser le seuil de ces inspirations qui ne suffisent pas à rendre compte de la démarche poétique ?

I/ a) Une conception traditionnelle :

La poésie semble s’accorder très naturellement aux images de la beauté qui ous entoure. Cette équivalence s’est toujours imposée comme une évidence : les poètes de l’Antiquité (Virgile, Les Bucoliques ) s’extasiaient sur la beauté de lanature mais aussi des femmes qu’ils aimaient. Ronsard s’inscrit très simpleemnt dans cette esthétique. Surnommé « Prince des poètes » (et Poète des princes…), il est devenu la référence de la poésie amoureuse. Qui n’a pas appris : « Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose / En sa belle jeunesse, en sa première fleur / Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur, / Quand l’Aube de sespleurs au point du jour l’arrose » (Les Amours). La beauté féminine se décline alors sous toutes ses formes. La comparaison – devenue banale aujourd’hui avec la fleur – ne sera pourtant pas reniée par Corneille au XVIIè dans les Stances à Marquise. Si la beauté de la femme s’accorde facilement avec la fragilité de la rose et du temps, elle permet ainsi aux poètes d’exprimer leur envie de vivre (ouleur peur de mourir !) comme dans Si tu t’imagines de Raymond Queneau.
Ainsi, quelle que soit l’époque, l’unanimité se fait autour de la célébration de la femme, de sa beauté, de l’amour qu’elle inspire, source de bonheur. Néanmoins, bien qu’extrêmement courant, cette source d’inspiration n’est pas la seule, loin s’en faut.

I/ b) La laideur comme source d’inspiration :

Il faut savoir définirla laideur comme il se doit. Est laid ce qui, d’un point de vue esthétique s’oppose au beau ; mais le laid est ce qui est désagrable et ce qui inspire le mépris ou la désapprobation (selon l’Histoire de la laideur ). Ce thème n’a pas empêché Baudelaire d’en être inspiré : la laideur de la charogne est d’autant plus repoussante qu’elle s’oppose à la beauté de la femme. Le contraste entrel’angélisme de la femme et la laideur de la carcasse est violent. Ainsi, la laideur est-elle mise en valeur par ces oppositions manichéennes.

I/ c) Le laid et le beau indissociables ?

La mort n’est pas laide en elle-même mais Ronsard en propose une vision inquiétante et repoussante au travers du portrait de la vieillesse : « Je n’ai plus que les os, un squelette je semble / Décharné, dénervé, démusclé,dépoulpé ». On a cette même idée chez Rimbaud dans le Dormeur du Val : l’horreur de la mort –sobrement exprimée (dernier vers) vient essentiellement de la description idyllique du « petit val mousse de rayons ». Le beau et le laid vont donc de pair !
On peut se demander ainsi si la laideur existe pour elle-même, même chose pour la beauté, l’un renvoyant implicitement à l’autre.

II/ a) La…