Dissertation sur « la littérature, c’est un reproche qu’on adresse au monde. dans ce reproche, chacun s’y retrouve. l’art se fait contre le destin ». sorain

« La littérature, c’est un reproche qu’on adresse au monde. Dans ce reproche, chacun s’y retrouve. L’art se fait contre le destin ».
Jean-François Somain
Extrait de La vraie couleur du caméléon
La littérature, œuvre écrite ou orale, prend ses racines en France vers le XIe siècle avec l’apparition des premières chansons de geste. Depuis, elle n’a cessé de nous raconter des histoires ou detoucher notre émotion avec ses vers. Mais la littérature, et donc ses auteurs, n’a-t-elle pour ambition que de nous divertir ? L’auteur n’a-t-il pas voulu, aux travers des siècles, transmettre un message à ses lecteurs ? Ou au contraire, avait-il certaines choses à « reprocher » au monde qui l’entoure ? Le reproche, ou le fait de trouver des défauts à quelque chose, de le critiquer, ne seretrouve-t-il pas dans la littérature ? C’est ce qu’affirme Jean-François Somain dans cette citation : la littérature serait un moyen pour l’auteur, de faire passer une critique contre la société ou les mœurs qui l’entourent. Selon lui, les cibles de cette critique sont nombreuses et diversifiées, de même que les individus qui sont en relation avec les différents objets de cette critique. Enfin, il nousaffirme également que la littérature peut faire plus que de dénoncer, mais bel et bien influencer le destin, l’histoire. Voilà trois propositions qu’il nous convient d’étudier. Nous devons donc déterminer si la littérature contient des éléments de critique, et de justifier le choix de la littérature pour transmettre des idées. Il nous faudra étudier la diversité des individus, institutions ou mœurscritiquées, et enfin déterminer si l’art littéraire peut influencer le déroulement de l’histoire. Notre raisonnement se basera sur des exemples littéraires allant du moyen-âge au XVIIIe siècle. 1
Pour débuter, il convient de rappeler que l’écrivain cherche à s’adresser à son public, à communiquer avec lui, que ce soit par le biais du roman, de la poésie, du théâtre ou de n’importe quel genrelittéraire. La littérature comme divertissement nous apparaitrait alors comme quelque peu « simpliste », écrire pour simplement divertir, peu gratifiant. Dès lors qu’il atteint un certain public, l’écrivain sait qu’il peut communiquer avec lui, lui transmettre ses idéaux. Le reproche, la critique intervient alors. Le choix de la littérature peut se justifier si l’on observe le contexte littéraire àpartir du moyen-âge. Au XIe siècle déjà, la censure joue un rôle central, que ce soit de la part de l’Eglise au Moyen-âge, de l’Académie Française dès 1635 ou encore des monarques français (particulièrement sous Louis XIV). Il devient alors impossible d’exposer directement et librement ses opinions sur certains sujets sous peine de sanctions allant jusqu’à la peine capitale. Quoi qu’il en soit,pour faire passer une critique, l’individu devra le faire de manière détournée, la littérature

se prête alors parfaitement à ce « jeux ». Plusieurs choix s’offrent à l’auteur pour contourner la censure. Premièrement, la littérature prend souvent place dans un univers, un contexte narratif complètement irréaliste, fantastique ou encore issu de mythologies antiques. Dans Le Roman de Renard lespersonnages sont des animaux et chez Rabelais (Gargantua), des géants. Dès lors, comment pourrait-on, au premier abord trouver dans ces textes, en apparence saugrenus, une quelconque critique d’une société française, elle, bien réelle. Placer son intrigue dans un univers à priori irréaliste est donc un bon moyen d’esquiver la censure. En effet, toute accusation envers une œuvre de contenir deséléments de critique pourra être niée par l’auteur, sous couvert de cet univers fantastique. Un autre moyen d’échapper à cette censure, peut être pour l’auteur de dissimuler sa véritable identité, sous un pseudonyme, comme l’ont fait François Rabelais (Alcofribas Nasier, anagramme de son nom) ou Voltaire (Docteur Ralph). Certains ouvrages sont imprimés à l’étranger (notamment à Amsterdam), afin…