Expansion territoir e américain

Exposé : L’EXTENSION DU TERRITOIRE AMERICAIN (1783­1848) Tom Morisse

En 1783, lors du traité de Paris, l’Angleterre reconnaît l’indépendance de ses 13 anciennes colonies formant les États­Unis d’Amérique. 65 ans après, en 1848, le territoire des États­Unis s’est considérablement étendu et atteint désormais la côte pacifique. L’extension du territoire américain a donc été très rapide, quand bien même les Américains n’étaient pas les seuls à convoiter cet espace immense. Mais comment définir précisément le territoire américain ? Correspond­t­il au territoire peuplé de colons américains, au territoire appartenant à l’État fédéral, ou bien encore au territoire des États constituant les États­Unis ? Il correspond sans doute à tout cela à la fois, car ce sont là les différentes étapes qui conduisent un territoire à s’ancrer progressivement dans l’Union. Selon quelles modalités et quels enjeux la rapide extension du territoire américain s’opère­t­elle entre 1783 et 1848 ?

I) Les débuts de l’extension territoriale américaine et son organisation au lendemain de l’indépendance 1. La première expansion lors du traité de Paris (1783) En 1783, au Traité de Paris, l’Angleterre reconnaît à la nation américaine nouvellement indépendante un territoire allant au­delà des Appalaches jusqu’au Mississippi : la ligne de proclamation énoncée par George III en 1763 et qui laissait le territoire compris entre les Appalaches et le Mississippi aux peuplades amérindiennes ­au grand dam des colons cherchant de nouvelles terres – est donc franchie. Au nord et au sud, le territoire des États­Unis d’Amérique est limité respectivement par les possessions anglaises du Canada et les possessions espagnoles de Floride. Ces nouvelles possessions territoriales sont revendiquées par les différents États qui composent l’Union : ceux disposant d’une frontière avec elles ­ telle la Virginie ­ souhaitent s’agrandir ­ mis à part la Pennsylvanie, seule à avoir fixée sa frontière occidentale ­, tandis que les plus petits États craignent qu’un agrandissement territorial des grands États ne les rende trop puissants. Ainsi, en 1783, par exemple, le Wisconsin et le Michigan actuels sont revendiqués par la Virginie, le Massachussets et l’Etat de New York. 2.La prise en main de l’expansion territoriale par l’État fédéral Face à ces tensions, l’État fédéral prend progressivement en main le territoire obtenu lors du traité de Paris. Entre 1784 et 1785, les États abandonnent leurs revendications territoriales au profit de l’État fédéral, qui devient propriétaire des nouvelles terres. L’Etat fédéral voit dans ce territoire une occasion d’éponger les dettes contractées lors de la guerre d’Indépendance ­ et qui occasionnent des frictions entre États­membres de l’Union ­, en vendant ces terres ­ très fertiles ­ par lots à des colons désireux de devenir propriétaires ou d’étendre leurs domaines agricoles. 3. L’organisation du territoire américain par les deux ordonnances de 1785 et 1787 Afin de réaliser ce dessein, l’Etat fédéral doit d’abord organiser ce territoire. Pour cela, le Congrès vote deux ordonnances. La première, votée en 1785, est une ordonnance cadastrale : elle divise le territoire acquis en townships, carrés de 6 miles de côtés, eux­mêmes divisés en 36 carrés de 1 mile de côté destinés à la vente. C’est là le début d’un découpage territorial géométrique, basé sur les parallèles et les méridiens, qui va perdurer. Ensuite, l’ordonnance administrative de 1787, dite ordonnance du Nord­Ouest, prévoit que l’espace situé au nord des nouvelles possessions sera divisé en 7 Territoires. Ils auront chacun une assemblée consultative élue, et ils pourront demander leur rattachement à l’Union en tant qu’États dès que leur population aura atteint 60 000 habitants. Là …