Introduction

L’ivoire a été utilisé dès la préhistoire; la Vénus de Brassempouy en est le plus bel exemple.
Sous l’Antiquité, les Grecs, les Romains et les étrusques l’utilisait surtout pour la fabrication d’objets utilitaires.
Pendant le Moyen-Age, l’âge d’or de l’ivoire, la Renaissance et l’époque post-renaissance, l’ivoire est utilisé à des fins artistiques ( statuettes en bosse ouronde-bosse; bas-reliefs…)
Le XVIII et XIXème siècle ont connus une grande production d’objets en ivoire.
Aujourd’hui, il existe encore quelques ivoiriers.

I)Les différents formes de l’ivoire

L’ivoire provient en plus grande partie de substances d’origine animale. Ces matières sont la défense d’éléphant, celle de son ancêtre le mammouth, les défenses de morse et de narval ainsi que l’os etenfin le corozo, une substance d’origine végétale.
C’est la défense d’éléphant qui est la plus connue.

La défense d’éléphant mesure entre 1 et 3 mètres de longueur et peut peser plus de 70 kg.
Elle est de forme conique et présente une courbure allant de la racine jusqu’à la pointe.
Elle présente une cavité à la racine qui s’épaissit de plus en plus pour ne former qu’une seule masse.
Au moinsun tiers de la défense est pleine.
Elle présente un nerf central qui traverse la défense et des veines qui sont parfois apparentes, un peu comme le bois qui présente également des veines.
Elle peut se fendiller sur sa longueur.
Cet ivoire est sensible à la lumière et blanchi par son action.
Il provient d’éléphant d’Afrique ou d’Asie et sa destination est l’Europe (France, Pays-Bas, Angleterre).Des mammouths ont été découverts dans la glaçe en Sibérie au XVIIIème siècle.
Depuis, les défenses sont récupérées.
Les défenses de mammouth ont une forme de demi-cercle.
Elles sont encore appelées ivoire fossile.

Les défenses du morse sont peu courbées, la pointe se termine en ogive.
Elle ne dépasse pas plus de 1 mètre de longueur.
Son ivoire est blanc, sans veine apparente.
Il estplus tendre que celui de l’éléphant.

L’unique défense du narval est en forme de spirale et peut mesurer jusqu’à 2 mètres de longueur.

L’os travaillé peut ressembler à l’ivoire et provient surtout d’animaux domestiques.

Le corozo est une graine formant le noyau d’un fruit; il provient des palmiers américains.
Il peut également ressembler à l’ivoire.

II)La sculpture de l’ivoire

Depuisdes siècles, les techniques pour travailler l’ivoire n’ont pas beaucoup évoluées.
Le travail de l’ivoire est minutieux et délicat et demande un grand savoir-faire et l’utilisation d’outils spécifiques.
Comme le bois, l’ivoire a une texture fibreuse dont l’artiste doit tenir compte pour obtenir un bon résultat.
Comme tous les sculpteurs, l’ivoirier doit imaginer la forme du sujet qu’il vacréer avant de le sculpter dans l’ivoire.
Ce sont des artisans qui travaillent l’ivoire mais de nombreux artistes comme François Duquesnoy ou encore Girardon sont connus.

En premier lieu, l’ivoirier sélectionne l’ivoire qu’il veut sculpter.
Pour le degrossissage, l’ivoirier utilise le ciseau ou la scie.
Pour le modelage, l’artiste utilise des gouges, des maillets, des râpes et des écouennes ougrêles; il racle la pièce pour détacher de fins copeaux.
Pour la finition, il utilise le burin, une sorte de canif dont le coupant est adapté à un usage spécifique.
Pour le polissage, il utilise une brosse (autrefois de la peau de roussette) ou un chiffon.
Pour le forage des trous, il utilise des drilles

On peut aussi travailler l’ivoire en le mouillant pour qu’il soit un peu plus meuble.
Enséchant, il se contracte et devient plus dure que la pierre.

L’établi de l’ivoirier comporte une pièce spécifique : le mentonnet ou cheville; c’est une petite planche de bois fixée sur l’établi et qui en déborde pour permettre à l’ivoirier de tenir d’une main à la fois la pièce à travailler et le mentonnet.
Depuis plusieurs siècles, le travail de l’ivoire s’est mécanisé : dégrossissage à la…