Ficaheg daniel cohen
Trois leçons sur la société post industrielle, Daniel Cohen
Introduction Pour Marx, le capitalisme n’est qu’une phase de l’histoire, or le capitalisme a lui-même une histoire qui tournait autour de la firme industrielle au XXème sc, instaurant une solidarité mécanique entre ses ouvriers non-qualifiés, elle scelle ainsi l’unité de la question économique et de la question sociale. Au XXIème sc,l’organisation devient scientifique, on a recours aux sous-traitants et les ingénieurs sont mis à l’écart des ouvriers. La révolution des années 1980 permet un renversement de situation, ce sont désormais les salariés qui subissent les risques et les actionnaires qui se protègent. La société de services Passage à une société de services, suivant ainsi la classification primaire-secondairetertiaire,l’homme travaille l’homme (« face-to-face » > lien direct avec le client). L’emploi s’est déversé dans les services, en partie à cause de la mécanisation car l’emploi se désindustrialise, cependant les objets sont toujours fabriqués, et la dureté du travail n’a pas disparu (ouvriers sont désormais réparateurs, manutentionnaires), comme en témoigne le nombre croissant de salariés qui souffrent autravail. Enfin, les employés travaillent majoritairement dans le commerce ou les services aux particuliers, le client est devenu le donneur d’ordre, plus que le patron lui-même. La société de l’information Les chercheurs sont très importants dans la société post industrielle, Daniel Bell parlait d’ailleurs d’une société de la connaissance, aujourd’hui on parlerait plutôt d’une société de l’information.Dans les années 1990, le terme de « nouvelle économie » a émergé, contraire aux analyses de Smith, Ricardo,.. En effet, un logiciel coûte cher à concevoir mais pas à fabriquer, ainsi la première unité du bien est onéreuse, les suivantes ont un coût faible (ex des médicaments). Cela illustre également l’une des causes de la décomposition de la firme industrielle, la promotion de la marque est parexemple beaucoup plus intéressante que la fabrication du produit. La « société » post industrielle Il existe l’unité de deux termes, la conception des biens (l’immatériel) et leur prescription (la commercialisation), la fabrication des biens tendant à disparaître, ce qui rend naturel le déclin de la société industrielle d’hier. Certaines évolutions auraient permises de maintenir le systèmeantérieur, notamment la création de quelques grandes firmes contrôlant l’ensemble de la chaîne de production et internationalisant la conception, la fabrication et la prescription (cf Galbraith « nouvel état industriel). L’un des paradoxes de nos sociétés est qu’en ouvrant nos frontières, on se confronte aux mêmes défis économiques, pourtant nos modèles sociaux s’éloignent. Ainsi , s’il était facile deparler de société « industrielle », il est désormais difficile de parler de « post
industrielle », et cette société creuse l’écart entre le réel et l’imaginaire. La société de l’information accélère la production d’imaginaires technologiques ou consuméristes partagés, la société de services segmente la vie sociale. En fait, c’est la fonction symbolique, qui fait le lien entre imaginaire et réel,qui a disparue. Selon Durkheim, la solidarité mécanique entre les membres d’une société pré-industrielle a fait place à une solidarité organique entre les membres d’une société régie par la division du travail social, d’où l’apparition de liens durables entre les hommes, or aujourd’hui on cherche en vain cette solidarité. Leçon 1 : L’ère des ruptures Pendant ces trente dernières années, cinqruptures permettent de comprendre le bouleversement des conditions sociales. La première provient de la « troisième révolution industrielle », la seconde rupture est sociale, la troisième est une révolution culturelle (éveil de l’individualisme marqué en France par Mai 68), la quatrième vient des marchés financiers et la cinquième touche à la mondialisation. Une révolution technologique Après…