Fiche de lecture- mythologies par roland barthes

ROLAND BARTHES
(1915-1980)

« Mythologies » est un recueil de 53 textes rédigés par Roland Barthes entre 1952 et 1956.

Un livre publié aux éditions du Seuil en 1957.

Barthe est un écrivain et un sémiologue linguistique.

Avant-propos :

D’emblée dans son livre, Barthes précise de quelle matière il a nourri sa réflexion.

Il s’agit de l’actualité qu’il a suivi, notamment en lisantL’Express, un hebdomadaire de gauche moderniste.
Il travaille à partir de supports aussi variés qu’un article de presse, une photographie, une publicité, une exposition ou un évènement.

Ce qui donne lieu à une oeuvre à l’attention tous azimuts, et à la structuration étonnante.

Contenu :

L’ouvrage de Barthes est construit suivant deux blocs distincts :

Dans la première partie, l’auteurorganise son propos sous la forme de chroniques.
En prenant exemple sur quelques représentations de l’idéologie petite-bourgeoise, il fait suivre une analyse sarcastique des mythes de notre société.

Dans la deuxième partie, il se consacre à une étude historique sur ce qu’est « le mythe aujourd’hui ».

Il met en exergue les mécanismes qui fondent la culture de notre époque.

Ainsi en tantque sémiologue, il s’emploie à une méthode d’observation puis d’interprétation sur ces comportements et ces modes.

Mythologies :

L’ensemble de ces textes nous révèle la pensée de Barthes.

Si la plupart seraient tentés d’associer le mythe à une histoire légendaire qui explique le monde simplement, lui en livre une définition plus complexe.

De son point de vue, le mythe relève de laparole, comme un système de communication ou l’élaboration d’un message.
C’est un processus de l’esprit qui ne repose pas sur un fond de réalité, davantage sur la forme qu’on veut bien lui prêter.

Cette théorie orale est indissociable du mythe pour l’auteur.
Le mythe n’est pas conçu par des règles linguistiques préétablies, mais nous le restituons sans remettre en question sa véracité.Grossièrement, c’est le principe même du téléphone arabe, à une échelle sociale plus importante.

Le mythe doit satisfaire le goût du public pour le sensationnel. C’est un artifice qui lui procure l’envie de communiquer l’information. Il s’inscrit parfaitement dans la société de spectacle dans laquelle nous vivons.

Le philosophe Blaise Pascal, dans un texte intitulé Divertissement et tiré des Pensées,décrypte ce besoin sous-jacent chez l’homme.
L’objet ou la performance le détourne de son ennui, il est un attribut de compensation.

« On ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu’on ne peut demeurer chez soi avec plaisir ».

Le mythe comme source d’appartenance :

Roland Barthes aborde par deux fois le thème du sport.
Il le fait en profondeuravec l’exemple du catch, dans le premier chapitre.
Il développe alors un intérêt proche de la fascination pour cette performance issue de la « culture populaire ».
De sa plume, il dépeint la salle de combat comme un lieu de
communion collective. Autour des symboles de la douleur, de la
compétition,la tragédie, voire de la justice ; le héros incarne un langage universel.

Au catch, le conceptde la Justice est de flatter le pouvoir d’indignation du public :
«La justice est donc le corps d’une transgression possible : c’est parce qu’il y a une Loi que le spectacle des passions qui la débordent a tout son prix.»

On peut s’accorder à dire que le sport est un signe pertinent pour comprendre le sentiment d’appartenance.
Il génère des valeurs communes qui permettent de se rattacherà une catégorie sociale propre.

Le mythe est une représentation dont l’adhésion engage l’affiliation de l’individu à un groupe.
Le mythe constitue une sorte de carte d’identité socio- culturelle donc.

Le mythe comme l’éducation de la réalité :

La scène sportive, ainsi que nous venons de le voir, mime le réel comme au théâtre.

C’est le cas aussi avec le mythe du jouet, dans le sens…