Histoire

Dissertation :

Suis-je pour moi-même un étranger ?

Aide
– dédoublement du « je » et « moi-même »
Je = sujet observé ; moi-même = sujet observant
Comment le « je » peut-il devenir un « objet » d’observation ? = problème de subjectivité du regard de l’individu sur lui-même, sur son « je ». Problème de la mauvaise foi : la dualité du je / moi-même devient duplicité

-Etranger = celui qui parle une autre langue. Qui vient d’ailleurs, et par conséquent « je ne comprends pas » ; l’étranger me déroute souvent et provoque des sentiments de méfiance, d’inquiétude, de peur et parfois de mépris.

Réflexion
– l’inconscient : l’autre moi-même et « ça » parle (Lacan)
– problème de l’histoire et de l’unicité de la personne. Je ne suis plus le même à 30 ansqu’à 10 ans, je joue différents personnages également.
– Problème des relations de mon « esprit » et de mon « corps ». Ai-je, suis-je, un corps (Descartes et la phénoménologie)
– Problème de l’aliénation « dépossession de soi », fait de devenir « étranger » à soi-même (passion, folie (névrose, psychose), sens marxiste)
– Bien souvent, l’aliénation est ignorée du sujet. La coïncidence dumoi avec lui-même, la transparence du moi à lui-même, ne sont-elles pas purement illusoires ? Renoncer à cette coïncidence, n’est-ce pas pourtant extrêmement dangereux pour moi-même et pour autrui ? N’est-ce pas renoncer à « exister » comme sujet responsable de lui-même ?

Introduction

(Travail des concepts et reformulation de la question)
Au premier abord, nul ne me semble plus proche niplus familier que moi-même : je sais en effet de façon immédiate que je suis, et de façon réfléchie qui je suis, tant dans mon être corporel que psychologique ou moral. Toutefois, dans le mouvement de retour sur moi-même, j’ai aussi souvent l’impression qu’une partie de moi-même m’est étrangère : non seulement je ne réussis pas à me connaître objectivement, de façon exacte, mais il semble qu’un autreest en moi, s’exprime en moi, et me fait agir malgré moi, cet autre que Freud a désigné par le terme d’inconscient puis de « ça ». La Formule de Rimbaud « Je est un Autre » serait alors vérifiée.

(Annonce du plan)
Dans quelle mesure dès lors puis-je donc avoir accès à mon « je » (moi) à ma personne réelle ? Devrais-je reconnaître que je ne me connais pas entièrement et même que je ne suis pasentièrement maître de mes actes ? En ce cas, ne serait-ce pas finalement renoncer à être « moi », c’est-à-dire un sujet responsable de lui-même ?

I A première vue, nul n’est plus familier que moi-même (connaissance et maîtrise du moi)

– Je sais que j’existe (découverte par « moi-même » de mon « je », mon essence). Reprise de la démarche cartésienne. Au terme du doute méthodique, découvertede mon « moi » (« je ») réel comme pure pensée (et non comme corporéité). Il s’agit de la certitude immédiate (je suis, j’existe), celle du jaillissement de mon existence dans et par la pensée (volonté, sentiments, sensations, imagination, idées). Mais le « moi » n’est pas individuel. Il s’agit de mon essence. J’ignore qui je suis, comme personne, comme individu.

– Découverte du « je » dans sonunicité, par moi-même, c’est-à-dire par introspection, et avec l’aide parfois d’autrui. L’introspection est le fait de regarder à l’intérieur de soi. Mise en œuvre de la réflexivité de la conscience. Méthode de connaissance de soi inaugurée par Marie de Biran (19e siècle)
Découverte de mon moi physique, c’est-à-dire mon corps : psychologie de l’enfant, le jeu avec le corps qui est exploration,conscience du miroir, du regard d’autrui sur moi.
Découverte de mon moi psychologique (mon caractère)
Découverte de mon moi moral : jugement sur la valeur de mes actes, confessions de Saint-Augustin, puis de Rousseau.
Cette autoévaluation dans l’examen de conscience peut aussi s’effectuer avec celle d’autrui (l’ami, le prêtre…) qui permet de l’affirmer.

– Je suis alors maître de…