Ilhlihl

Le calcul des plaisirs[modifier]
Pour Épicure, le calcul (ou « arithmétique ») des désirs se distingue à la fois de l’ascétisme, où l’on se donne pour règle de ne rechercher qu’une vie frugale pourrespecter une loi « morale », et de la débauche, qui entraîne des souffrances du corps et des troubles de l’âme.
En général, le plaisir est nécessaire au bonheur, et on le recherche tout en fuyant ladouleur. Dans certains cas toutefois, nous traitons le bien comme un mal, car il faut fuir un plaisir léger qui aurait pour conséquence une douleur. Par exemple, pour le corps, boire de l’alcool estagréable, mais excessivement recherché ce désir peut entraîner un plaisir qui mène à la déchéance physique ; et pour l’âme, l’amour est certes la suppression d’un manque, mais il peut entraîner ladouleur du fait qu’une union parfaite est impossible (voir le mythe des androgynes raconté par Aristophane dans Le Banquet, IV, de Platon et ci-dessous « Métaphysique platonicienne du Désir »).
Dansd’autres cas, nous acceptons la douleur si elle est passagère, et si elle est la condition d’un plaisir plus haut. Par exemple, l’exercice physique du corps est douloureux, mais la santé qui en résulte estun plaisir. Le désir est lié à la volonté, mais il ne faut cependant pas confondre désir et volonté, car ce sont bel et bien des notions différentes.
Si on se livre à un calcul véridique desplaisirs, le bonheur sera peut-être facile à atteindre. Un hypothétique résultat serait l’autarcie, état où l’on se suffirait à soi-même en limitant ses désirs : on ne dépendrait pas des autres, et on nepasserait pas sa vie à la poursuite d’objets extérieurs. Si limiter sa quête insatiable d’objet extérieur est possible dans une certaine mesure, être indépendant des autres est un fantasme qui n’est pasréalisable et qui n’est pas toujours souhaitable. Nous sommes par nature en harmonie avec le reste du monde.
En se contentant de satisfaire des désirs naturels, on a réduit le désir aux besoins…