Ilusionn comique

2 – Son amour

– Isabelle devient l’interlocutrice de Clindor (vers 1254)
– Vers 1290, Isabelle est invoquée pour chasser ses visions
– Il prend conscience qu’il l’aime.

Conclusion

On peut donc dire que cet extrait est pathétique car Clindor prend conscience de son amour pour Isabelle alors qu’il est proche de la fin. On peut se demander si ce passage n’est pas l’un des plusimportants de l’œuvre et s’il n’opère pas un changement sur le comportement de Clindor par la suite ?

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AUTRE ETUDE DE LA SECENE 7 DE L’ACTE IV – L’Illusion Comique – Corneille
Situation de la scène dans l’action :

Adraste est mort, Clindor est en prison. Il se rend compte qu’il s’est servi de son amour pourse hisser à un destin qui n’était pas le sien. Clindor se parle à lui même en trois parties :
-il parle d’Isabelle ou s’y adresse
-il voit sa propre mort
-il parle d’Isabelle ou s’y adresse

Première partie :

Il pense à son amour et y trouve un certain bonheur. Il se place au service de l’amour. Tel Rodrigue, il emploie un langage héroïque : « je meurs (3 fois),trop glorieux, fatal amour qui me rend si glorieux » ; mais dans une autre destination : pour Clindor, le langage héroïque se met au service de l’amour, tandis que pour Rodrigue, il se place au service de l’honneur.

Deuxième partie :

Elle commence au vers 1257. C’est une description de son exécution sous l’emprise de l’angoisse. La conscience du personnage est omniprésente. Il se donne desexcuses pour expliquer son attitude volage. Il dépeint et met en évidence la séparation dans l’opposition entre honte et amour qui au départ est une fausse excuse.
On voit l’honnêteté du personnage car petit à petit, il prend conscience qu’il a réellement peur. C’est quand même un meurtrier («assassine»). Il y a la construction d’une tension épique due à l’hyperbole « mille assassins, en perfidie »; il se présente comme un héros bien faible ce qui met en valeur le genre comique de la pièce.
Aux vers 1263 et 1264, il y a une ressemblance avec Don Diègue. Aux vers 1269/1270, Clindor oppose son courage au fait qu’il soit pris en victime, il remet en question ses motivations par un chiasme : «demain de mon courage, ils doivent faire un crime, Donner au déloyal ma tête pour victime» Lebalancement de l’alexandrin et la coupure à l’hémistiche met en évidence son innocence et condamne l’attitude déloyale de sa condamnation. L’alexandrin met en évidence le cheminement intérieur de Clindor qui s’adresse à Pridamant (vers 1274).
Ensuite, il a une vision concrète de son supplice qui est construite par :
– l’alexandrin du vers 1279
– les termes «honteux, sinistre, insolent, fatal, funeste…»- l’anaphore «je»
– l’emploi important de verbes
– les mots tels que «esprit»et «raison» qui ne lui dont d’aucun secours
On était donc parti d’un personnage qui déguise la honte et la peur de la mort par l’amour pour arriver à un personnage qui prend conscience de la peur : «et la peur de la mort me fait déjà mourir» (vers 1288). Un personnage qui met en avant l’image intérieure de ce qu’ilressent, et qui, de cette manière, crée une intensité dramatique. Finalement, son imagination va lui montrer quelqu’un de lâche donc ce n’est pas un héros, et de la même façon, ce n’est pas une tragédie. Il bascule vers un héros qui n’est pas un héros tragique et le personnage devient humain.

Troisième partie :

A partir du vers 1289, on retourne à Isabelle. Il utilise le vocatif, ou plutôt unprésent jussif à fonction impérative. Le seul moyen d’éviter la souffrance est de garder l’image d’Isabelle et qu’elle le garde en souvenir. Le verbe «revivre» montre qu’il avait atteint un moment où il avait senti la mort très proche. On passe dans le registre lyrique. Le personnage vient de vivre une mort fictive, il y a donc une nouvelle illusion : l’illusion de la mort. Le héros devient un…