La conception du pouvoir dans la france du xviiie siècle
La conception du pouvoir dans la France du XVIIIe siècle
La France est une monarchie absolue de droit divin depuis le XVIe siècle. Le pouvoir est aux mains du roi qui dirige sans parlement, ni constitution. Louis XIV est mort en 1715, Louis XV lui succède, ce qui entraîne un grand relâchement des mœurs. En Europe, cette époque est marquée par de nombreuses guerres (le plus souvent des guerresde succession). Démographiquement, la France est très majoritairement paysanne. La bourgeoisie s’y enrichie et enrichit le pays mais n’a aucun réel pouvoir politique. Les nobles, à l’inverse, ne travaillent pas mais ont le pouvoir. Ces brimades, renforcées par l’idée des Lumières au XVIIIe siècle, fait naître l’envie de se révolter. Par conséquent, on comprend bien que la vision du pouvoir –jusque là relativement acceptée – est mise à mal. Dès lors, il est légitime de se demander comment on concevait le pouvoir dans les hautes sphères et comment il était perçu par la société de l’époque ?
Pour répondre à cette problématique, nous analyserons tout d’abord l’état général de la France sous la monarchie, puis nous verrons pourquoi cette monarchie tangue et enfin, dans une ultime partie, nousdévelopperons les raisons du mécontentement général amenant à la Révolution Française.
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I. La France sous le régime de l’arbitraire
A) La royauté absolue
– la notion d’absolutisme :
Exemple chez Louis XIV :
« Les rois sont nés pour posséder tout et commander à tout … Il n’est rien qui établisse avec tant de sûreté le bonheur et le repos des provinces que la parfaite réunion detoute l’autorité dans la personne du souverain »
Exemple chez Louis XV
« C’est en ma personne seule que réside la puissance souveraine … L’Etat tout entier émane de moi »
Exemple chez Louis XVI
« C’est légal, parce que je le veux »
– les dérives
Exemple : les lettres de cachet
Faire arrêter et emprisonner, sans jugement rendu, qui bon lui semblait
Exemple : la censure ou la confiscation
160lecteurs professionnels étaient chargés de relire les textes. Les livres censurés étaient confisqués, les journaux pouvaient être suspendus. Les auteurs pouvaient être internés à la Bastille, comme Voltaire en 1717 ou l’abbé Morellet. Parmi les écrivains du XVIIIe siècle dont les livres furent les plus saisis par les autorités figurent Jean-Jacques Rousseau, l’abbé
Raynal et Helvétius
=>Cependant, le pouvoir royal, absolu en théorie, se trouve limité dans la pratique
B) Les limites du pouvoir royal
– pouvoir limité par les prétentions parlementaires (13 Parlements) => cf. lit de justice
Exemple : avec le chancelier Maupeou
En 1771, il avait osé briser l’enregistrement du roi, une fois celui-ci partit => en 1774, il est désavoué
Exemple : avec Lamoignon
En 1788, il avait tenté lamême chose, son sort ne fut pas plus envieux
– multiplicité des privilèges et des franchises de la noblesse
Les diversités tiennent aussi aux privilèges, lois particulières concédées à des personnes et des groupes dont elles précisent la situation. On a les libertés, les franchises, les exemptions,… Des provinces et des villes en ont. Le privilège est un outil de gouvernement et les diversitésjuridiques viennent donc de la politique royale mais peuvent aussi lui faire ensuite obstacle.
Ainsi, au XVIIIè siècle où ils sont l’objet d’affrontement à cause de la question : sont ils des garanties de la liberté contre la monarchie ou un obstacle à l’existence de la nation ?
=> Une toute-puissance royale plus théorique que réelle
C) Une organisation centralisée
– le gouvernementcentral
Le roi s’entoure de 6 ministres : le Chancelier, le Contrôleur général des finances et les
Secrétaires d’Etat (Maison du Roi, Affaires étrangères, Guerre et Marine)
Autour de lui gravite 4 Conseils :
– le Conseil d’en haut : se discutent surtout les affaires de politique étrangère
– le Conseil des finances
– le Conseil des dépêches
– le Conseil des Parties : un tribunal, à la fois Cour…