La mort de socrate

La mort de Socrate

Evènement historique important.

Socrate n’a pas été compris par la plupart de ses contemporains. Sa mort est décrite par Platon dans le Phédon.

Condamné à mort,
Socrate boit la ciguë

Platon, « Phédon, ou de l’âme » ( Traduction É. Chambry )

Acte d’accusation dirigé contre Socrate :
Mélétos de Lampsaque accuse, sous la foi du serment,Socrate d’Alopèce, fils de Sophronisque, des crimes suivants : Socrate est coupable de ne pas croire aux Dieux reconnus par la Cité et d’en introduire de nouveaux ; il est également coupable de corrompre la jeunesse. Pour ces crimes : la mort.

Devant le Tribunal de l’Héliée,
Socrate irrita les juges qui l’avaient reconnus coupable de ces chefs, en leur disant : « Pourm’être consacré au service de ma Patrie et avoir travaillé à rendre mes concitoyens vertueux, je propose de me condamner à être logé dans le Prytanée et nourri aux frais de l’État ». C’est cette provocation qui entraîna sa condamnation à mort (399 av. J-C.)

Socrate refuse de s’enfuir à l’étranger
A Criton, qui lui propose d’organiser son évasion, Socrate répond enimaginant un dialogue avec les Lois : « Si, enfreignant les lois de ta Cité, tu te rends dans une ville voisine, ses habitants re regarderont comme un rebelle aux lois … Alors, auras-tu encore le front de leur répéter ce que tu nous disais ici ? Que la Vertu et la Justice sont ce qu’il y a de plus estimable en ce monde, de même que la Légalité et les Lois.
Le Phédon s’ouvre par cedialogue :
Échécrate : Te trouvais-tu toi-même, Phédon, aux côtés de Socrate le jour où il but le poison dans sa prison, ou est-ce un autre qui t’a renseigné ?
Phédon : J’y étais moi-même, Échécrate.
Échécrate : Eh bien, que dit-il, à ses derniers moments, et comment mourut-il ?

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Phédon : Quand l’heure approcha, il se leva et passadans une autre pièce pour prendre son bain. Criton le suivit ; quant à nous, Socrate nous pria de l’attendre. Nous l’attendîmes donc, tantôt en nous entretenant de ce qu’il avait dit et le soumettant à un nouvel examen, tantôt en parlant du grand malheur qui nous frappait. Nous nous sentions véritablement privés d’un père et réduits à vivre désormais comme des orphelins. Quand il eut pris son bain,on lui amena ses enfants — il avait deux fils encore petits et un grand — ainsi que ses parentes. Il s’entretint avec elles en présence de Criton, leur fit ses recommandations, puis il dit aux femmes et à ses enfants de se retirer et lui-même revint nous trouver. Le soleil était près de son coucher ; car Socrate était resté longtemps à l’intérieur.
Après cela l’entretien se borna à quelquesparoles ; car le serviteur des Onze se présenta et s’approchant de lui : « Socrate, dit-il, je ne me plaindrai pas de toi comme des autres, qui se fâchent contre moi et me maudissent, quand, sur l’injonction des magistrats, je viens leur dire de boire le poison. Pour toi, j’ai eu mainte occasion, depuis que tu es ici, de reconnaître en toi l’homme le plus généreux, le plus doux et le meilleur quisoit jamais entré dans cette maison, et maintenant encore je suis sûr que tu n’es pas fâché contre moi, mais contre les auteurs de ta condamnation, que tu connais bien. A présent donc, car tu sais ce que je suis venu t’annoncer, adieu ; tâche de supporter le plus aisément possible ce qui est inévitable. » Et en même temps il se retourna, fondant en larmes, pour se retirer.
Socrate, alors, levantles yeux vers lui : « Adieu à toi aussi, dit-il ; je ferai ce que tu dis. » Puis s’adressant à nous, il ajouta : « Quelle honnêteté dans cet homme ! Durant tout le temps que j’ai été ici, il est venu me voir et il a parlé de temps à autre avec moi. C’était le meilleur des hommes, et maintenant encore avec quelle générosité il me pleure ! Mais allons, Criton, obéissons-lui ; qu’on m’apporte le…