Le bon sens d’holbach

LE « PHILOSOPHE » DU XVIII° SIECLE

Références bibliographiques :
Manuels en usage au lycée : Bordas = Français-Première, éd. 2001 ; FMH = Français. Méthodes Hachette, éd. 2004.
Autres manuels, disponibles au C.D.I. : Hachette = Lettres & langue, éd. 2005 ; Magnard = Littérature 1°, éd. 2005 ; Hatier, Litt. 1° = Littérature 1°, éd. 2005 ; Nathan = manuel « Littérature, textes et documents,Tome XVIII° s. , coll. Henri Mitterand, 1987 ; Nathan 2005 = Français Littérature 1°, éd. 2005 ; FMT = Français-Méthodes et techniques, Nathan, éd. 2001.
M.C. Natta, Français-Dicobac. Genres et courants littéraires, Belin , 1992.

INTRODUCTION : Pour la contextualisation, lire Bordas, p. 70 a ; FMT, p. 406.

Prédécesseurs des philosophes du XVIII° siècle : RABELAIS, Bordas, p. 31, 36, 329 ;MONTAIGNE, Bordas, p. 258-9 (contre la torture) ; DESCARTES, Bordas, p. 260. VAUBAN, Dîme Royale, 1707 (Lag. XVIII°, p. 30).

I. UN STYLE DE VIE : ACTION ET SOCIETE

Au sens actuel et restreint, le philosophe est un spécialiste de la théorie et de l’abstraction : il s’adonne à l’étude rationnelle de la nature et de la morale (Pt Robert) ; en particulier, il s’occupe de « métaphysique »,c’est-à-dire de la recherche rationnelle ayant pour objet la connaissance de l’être absolu, des causes de l’univers et des principes premiers de la connaissance (Pt Robert) ; c’est donc un spécialiste des problèmes posés par l’âme, les fins dernières de l’homme, il s’intéresse au « pourquoi »…
Au XVIII° siècle, c’est un homme pratique, soucieux de la réalité quotidienne, guidé par trois principesessentiels : être utile, être sociable, être cosmopolite (lire FMH, p. 26).

1) Etre UTILE, et donc collaborer au progrès de la civilisation ; agriculture ou commerce sont parfois qualifiés de « philosophiques »… Le philosophe est capable d’analyser les problèmes socio-culturels de son temps (Hatier, L. 1°, p. 125). Icon. : Bordas, p. 70, L.Deffrance de Liège, A l’égide de Minerve.

Les philosophesprônent, par exemple, la vaccination, défendent les techniques et métiers manuels (Bordas, p. 73 a, en ht). Voltaire, De l’horrible danger de la lecture (Bordas, p. 76,l. 32 ; FMH, p. 179a ; Magnard, p. 104-5)
– Voltaire, Lettres philosophiques, 1734. Extrait : FMT, p. 356 ; Lettre X, « Sur le commerce » (Hatier, L.1°, p. 115)
– cf. Voltaire aux Délices (icon. FMH, p. 28b), à Ferney.

– Voltaire,Lettre à Damilaville, du 1° mars 1765 (Nathan, p. 212 et p. 171)
« (Le penchant) d’un philosophe n’est pas de plaindre les malheureux, c’est de les servir. (…) Le vrai philosophe défriche les champs incultes, augmente le nombre des charrues, et par conséquent des habitants ; occupe le pauvre et l’enrichit, encourage les mariages, établit l’orphelin, ne murmure point contre des impôts nécessaires,et met le cultivateur en état de les payer avec allégresse. Il n’attend rien des hommes, et il leur fait tout le bien dont il est capable. Il a l’hypocrite en horreur, mais il plaint le superstitieux ; enfin il sait être ami. »

Voltaire oppose « héros » et « grands hommes » : « Il ne reste plus rien que le nom de ceux qui ont conduit des bataillons et des escadrons ; il ne revient rien au genrehumain de cent batailles données ; mais les grands hommes dont je vous parle ont préparé des plaisirs purs et durables aux hommes qui ne sont pas encore nés. Une écluse du canal qui joint les deux mers, un tableau de Poussin, une belle tragédie, une vérité découverte sont des choses mille fois précieuses que toutes les relations de campagne ; vous savez que chez moi les grands hommes sont lespremiers et les héros les derniers ; j’appelle grands hommes tous ceux qui ont excellé dans l’utile ou dans l’agréable. Les saccageurs de provinces ne sont que des héros. » (Lettre à Thieriot, 1 juillet 1735)
Icon. : Joseph Vernet, Construction d’un grand chemin (Hatier, p. 129)

2) Etre SOCIABLE, et donc vivre dans la cité des hommes :

Peinture : Fragonard, Renaud dans le jardin d’Armide…