Les villes d’amérique latine

Les villes d’Amérique latine
Sous l’effet de l’urbanisation croissante qui caractérise la période contemporaine, le système urbain a profondément évolué en Amérique latine, modifiant souvent aussi l’armature urbaine. Avec un taux d’urbanisation de 75% et 350 millions de citadins, l’Amérique latine entretient avec ses villes des liens originaux, anciens : la conquête du Nouveau Monde les ahistoriquement initiés ; la force de la croissance démographique et l’exode rural les a nourris ; leurs poids dans les économies nationales les a confirmés. Dans la mesure où l’histoire du peuplement en Amérique latine s’inscrit, pour tous les pays, dans des logiques d’immigration et dans des histoires assez comparables, allant de la colonisation à l’indépendance, le système urbain de ce continentprésente des facteurs d’homogénéité, mais la diversité des histoires propres à chaque pays conduit nécessairement à poser la question des facteurs de dissemblances entre les espaces urbains sud-américains. Il faut aussi se demander quelles sont les nouvelles formes urbaines produites par les mutations structurelles des sociétés sud-américaines. Ensuite, il apparaît nécessaire de mesurer la place desvilles dans l’espace national qu’elles polarisent, leurs liens entre elles, les fonctions qui les définissent et sous-entend l’organisation du réseau urbain. Enfin, il faut se demander si l’empreinte urbaine ne renvoie pas à la fragmentation spatiale et économique et aux risques sociaux que connaissent ces pays.

I-

Une réalité multiforme dans une Américain latine de plus en plus urbaine

A-L’importance du fait urbain sur tout le continent… Le taux d’urbanisation en Amérique latine est largement supérieur à la moyenne mondiale (48%) et s’apparente aux pays du Nord dont le développement n’est pas comparable. Seul quelques pays, de petites tailles, restent à majorité rurale : Guatemala, Honduras, Antigua et Barbade, Grenade, Haïti, Puerto Rico. En revanche, dans les grandes entitésterritoriales, les taux d’urbanisation sont sup. à 80% : Brésil (81%), Uruguay (93%), Venezuela (87%), Argentine (89%). B- … qui s’explique par des facteurs historiques communs… Apports migratoires venus d’Europe ou d’Afrique : littoralisation et mondialisation précoce des sociétés et des espaces urbains. Régimes coloniaux : systèmes centralisés(politiquement et économiquement), rôle décisif descapitales (renforcé par les régimes autoritaires ensuite). Fin de la transition démographique + pression foncière+insécurité rurale : accélération de l’urbanisation. C- … Mais qui ne doit pas masquer l’hétérogénéité de l’urbanisation sud-américaine. Il faut d’abord constater de profonds déséquilibre dans le semis des villes millionnaires: leurs positions sont davantage périphérique et littorale quecentrale et intérieure par rapport à leur espace national. Seuls deux axes intérieurs sont très urbanisés (les Andes –entre Quito et Medellin- et l’axe Santiago/Buenos Aires). Ensuite, tous les pays ne sont pas urbanisés de la même façon. Et ne présentent pas la même tendance macrocéphalique (1/3 des Argentins vit à Buenos Aires ; alors qu’en Equateur, deux villes se disputent la population urbaine :Guayaquil compte 2,3millions d’habitants et Quito 1,5million). Outre la diversité des armatures urbaines, l’Amérique latine se différencie par des taux d’accroissement démographique divers selon les agglomérations. Ex : le tx d’accroissement démographique annuel de Mexico est de 1%, alors que celui du Mexique est de 2%. Certaines villes continuent d’attirer fortement pour des raisons sociales oupolitique. Ex : Santa Cruz en Bolivie ou Brasilia). Les agglomérations à tendance macrocéphalique voient leur poids démographiques relatifs se réduire. Ex : Montevideo.

II-

Des réseaux urbains hiérarchisés

A- Le poids des métropoles : la tendance macrocéphale de l’Amérique latine On peut distinguer plusieurs formes de métropolisation en Amérique latine : avec des Etats à métropole…