Litterature

L’Odysée est une épopée racontée par l’aède Homère. On ne sait pas vraiment si Homère a existé mais il aurait écrit L’Odysée après l’Iliade, vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C. Cette œuvre est considérée comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature et un des deux poèmes fondateurs (avec l’Iliade) de la civilisation européenne. Dans la perception de l’Illiade et L’Odysée, lesrêves viennent des dieux et peuvent même permettre de passer d’un monde à l’autre. Alors qu’elle est le rôle du sommeil dans L’Odysée?

On peut donc se demander s’il n’y a qu’un seul type de sommeil ou différents types de sommeil. En ce sens nous pouvons approfondir et nous demander si c’est un sommeil comme le notre, ou un sommeil magique qui relèverait dans ce cas du merveilleux. C’Est-ce quenous allons déterminé a travers la fonction narrative du sommeil, puis par sa dimension magique dans l’œuvre d’Homère.

Nous allons nous intéresser dans un premier temps au rythme de la narration.
On constate que le sommeil permet de rythmer la narration. Tant à l’intérieur du récit d’Ulysse tant à travers les histoires de l’aède. C’est pour cela que lorsque l’on parle du sommeil ou du réveilon utilise des formules récurrentes qui marquent des étapes dans la narration et le voyage de notre héros. On retrouve régulièrement l’expression « lorsque parut la fille du matin, l’aube aux doigts roses » par exemple. Le chant VII se finit sur le sommeil, le premier jour d’Ulysse au palais des Phéaciens. Dans le chant IX, Homère utilise le sommeil pour rythmer certaines étapes de la dérive desvaisseaux d’Ulysse sur les îles des cyclopes et des nymphes. Il en est de même dans le chant X puisque la progression du voyage de chez les Lestrygons jusqu’à chez Circé est marqué par le sommeil.

L’absence de sommeil est aussi un élément déterminant pour l’appréciation de la durée des épisodes et le registre épique de l‘œuvre. C’est ainsi que par opposition cette absence de sommeil danscertains chants, permet d’accentuer l’effort effectué par le héros ou encore le temps passé. Ulysse apparait donc réellement comme un héros avec une force et une endurance surhumaine ce qui fait ressortir d’autant plus le registre épique. Tel que dans le chant V après être sortie de l’île de Calypso, lorsqu’il dérive pendant près de trois semaines seule sur son radeau. Ou encore dans les chants IX et Xdans lesquels on sent un danger qui approche et cette absence de sommeil dramatise l’angoisse. L’attente de Pénélope est mise en parallèle dans le chant XIII avec cette absence de sommeil.

Le sommeil, s’il représente une perte de maîtrise, peut aussi faire évoluer l’action. C’est pourquoi le sommeil de Polyphème le Cyclope n’est pas un sommeil magique. Il s’endort comme un homme saoul du vinoffert par Ulysse pour le piéger. Ce sommeil donné par la ruse d’Ulysse va lui donner la chance de percer l’œil du Cyclope sans problèmes. Le sommeil d’Elpénor est lui aussi un sommeil qui n’a rien de merveilleux ou de magique. Le brave compagnon d’Ulysse ayant trop abusé du vin de la magicienne Circé, finit à son réveil, par tomber du toit du palais. C’est à lui qu’Ulysse rend ses devoirsfunéraires au retour du pays des Cimmériens.
Ainsi, dans plusieurs cas le sommeil parait tous ce qu’il y a de plus banal, par lequel Homère rappelle aussi que ce ne sont ni des dieux ni des demi-dieux mais bel et bien des hommes normaux. Le sommeil est un puissant moteur dans le voyage puisqu’en tant qu’hommes Ulysse et ses compagnons on besoin de dormir et donc les oblige à s’arrêter ce qui est souventpropices à de nouvelles aventures et de nouvelles rencontres.

Cependant, à côté de ce sommeil tous ce qu’il y a de plus normal, vient s’ajouter un sommeil qui a l’air magique et qui ouvre sur le merveilleux.
Sur l’île du Soleil Ulysse s’endort après avoir prié les dieux : « je priai les dieux qui règnent sur l’Olympe. / Comme ils versaient un doux sommeil sur mes paupières » on…