Memoire

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Alchimie
Moelle d’alchimie
Traduction et transcription de l’Anglais P.S.P.
Deuxième partie
contenant les Trois Livres,
Elucidant la Pratique
par Eirenaeus Philalèthes – Londres 1654
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Premier Livre
L’Alchimie, que certains appellent l’Art Doré, dont nous avons dans la première partie prouvé et enseigné par des exemples, qu’elle n’est point une chimère comme beaucoup ontprétendu, mais bien une Science réelle, nous allons dans cette Deuxième Partie en dévoiler la pratique en bon ordre, par laquelle peut être obtenue une grande quantité d’or et d’argent. Et comme base de notre intention, considérez bien, et avec bon beaucoup de jugement la raison de notre Œuvre, autrement vous dépenserez votre temps et votre argent en vain, et ne moissonnerez rien sinon que perte etpeine, comme il ait arrivé à beaucoup.
Car la Pierre que vous cherchez, comme nous avons dit, et comme nous affirmons encore, est seulement l’or, amené à la plus haute perfection possible ; qui bien qu’il soit un corps compact et dur, néanmoins, par le travail de l’Art et l’opération de la Nature peut devenir un Esprit teignant et permanent, que la Nature n’aurait pu faire elle-même, car l’or n’a pasla force de s’élever lui-même à un tel degré de perfection, et resterai à jamais dans sa propre consistance.
Celui qui, par conséquent, veut atteindre cette Essence, doit par l’art transformer cet or en poudre, et le faire résoudre en une eau minérale, qui sera circulée par un bon feu jusqu’à ce que l’humidité étant séchée il devienne fixe ; il doit alors être souvent imbibé et coagulé, ainsi,scellez l’enfant dans les entrailles de sa mère, qu’elle le nourrisse longtemps jusqu’à ce qu’il ait la force de surmonter tous ses robustes contraires : puis étant fermenté, il doit longtemps subir la ruine de la noirceur réitérée, jusqu’à ce que les Natures pourrissent et meurent, soyez alors sûr de le revivifier, le sublimer, et l’exalter et le faire retourner de nouveau en terre, où vous devrezle laisser en la chaleur si longtemps que sa noirceur devienne le blanc le plus pur ; le Roi étant alors placé sur son Trône Royal, il brillera comme une flamme étincelante, ainsi que la pierre cachée que nous appelons notre soufre. Vous devrez faire ceci aussi longtemps qu’il devienne l’élixir spirituel, qui alors comme le juge du jugement dernier, condamne au feu toutes la terrestrialitéadhérentes à la substance pure contenue dans les métaux imparfaits.
Aussi, si notre Sujet est l’or, nous devons trouver un agent propre à le libérer, qui si vous savez le rechercher en sa propre espèce, il ne vous en coûtera point pour le préparer, il est considéré comme une matière vile, qui est souillée par son extérieur immonde : de cela peu d’auteurs parlent, et ceux qui le font, obscurcissent cetteclef autant qu’ils le peuvent ; mais moi, cher lecteur, je montrerai une grande franchise, bien plus grande qu’aucun homme n’a encore jamais eu ; soyez aussi assuré qu’il ne s’agit point d’un travail pouvant être achevé par quelque esprit lourd, ni par celui qui dédaigne le labeur, car l’oisiveté est un empêchement majeur en cet Art ; mais si vous êtes d’un esprit tranquille, et industrieux, alorsprêtez attention à ce que je dis maintenant, et je parlerai premièrement de l’histoire de ce qui gît caché en notre ardent Agent.
La substance que nous prenons premièrement en nos mains, est un minéral semblable au Mercure, qu’un un soufre crud cuit dans la Terre ; et il est appelé l’Enfant de Saturne, qui en vérité apparaît vil à la vue, mais est glorieux à l’intérieur ; il a la couleur dusable, avec des veines d’argent mélangées à son corps, dont les lignes étincelantes souillent le soufre co-né (1) ; il est entièrement volatil et non fixe ; pris dans sa crudité native, il purge toutes les superfluités du Soleil ; il est d’une nature vénéneuse, et beaucoup en abusent en médecine ; si ses éléments par l’Art sont déliés, l’intérieur en apparaît très resplendissant, qui alors flue…