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L’économie sociale face au défi de l’énergie
* L’économie sociale face au défi de l’énergie :
Depuis plusieurs années, les experts du climat nous avertissent de l’imminence d’une catastrophe climatique et énergétique. Peut-on l’éviter ? Quelles solutions s’offrent à nous ? Les technologies de séquestration du carbone fossile, les énergies renouvelables, le nucléaire sont les pistes les plusgénéralement privilégiées. Mais ne parier que sur ces technologies relève de l’utopie. Il est impératif de changer de paradigme énergétique.
* En quoi cela concerne–t-il l’économie sociale ?
* Le constat :
* Du point de vue du climat :
Les experts sont formels : pour éviter les risques de dérive incontrôlable et irréversible du climat, le monde doit diviser par deux ses émissionsactuelles de CO2 liées à l’activité humaine (il faudrait atteindre des valeurs de l’ordre de 12 Gtonnes de CO2 vers 2050). Si la tendance actuelle se poursuit, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) prévoit une consommation mondiale d’environ 23 Gtep d’énergie primaire en 2050 (dont 80% de fossiles) pour une consommation finale d’énergie (celle qui arrive aux bornes de nos maisons, de nosentreprises ou de nos voitures) de 15 Gtep environ contre 7,6 aujourd’hui. Dans ces conditions, les émissions de CO2, au lieu d’être divisées par deux comme le recommande le GIEC, seront au moins multipliées par deux en 2050 ! Toutes les conditions pour déclencher la catastrophe climatique attendue sont donc réunies… Ceci est d’autant plus vrai que les deux énergies fossiles les moins émettrices de CO2,le gaz naturel et le pétrole, sont aussi celles qui possèdent les réserves les moins importantes. Selon toute vraisemblance, en 2050, la part du charbon deviendra prépondérante par rapport aux deux autres énergies et les émissions s’en trouveront encore renforcées.
* Les recommandations du Groupement International pour l’Etude du Climat (GIEC) :
La recommandation du GIEC se traduit directementpar une limite supérieure admissible de consommation des différentes sources fossiles : 3,9 Gtep (3,9 milliards de tonnes équivalent pétrole) pour le pétrole pris isolément, 5 Gtep pour le gaz pris isolément et 2,9 Gtep pour le charbon pris isolément. Quant au mix de ces sources, la valeur doit être comprise entre les deux extrêmes (2,9 et 5 Gtep). Or, dans le bilan mondial actuel d’énergieprimaire (11,2 Gtep), la consommation d’énergies fossiles atteint environ 9 Gtep – ce qui est déjà deux fois trop important.
* Du point de vue du développement :
La poursuite des politiques actuelles, malgré la forte augmentation prévisionnelle des consommations d’énergie des pays en développement qu’elle implique à l’horizon 2030, ne réussit pas à sortir les populations les plus pauvres d’Afriquesubsaharienne et d’Asie de la situation de pénurie d’énergie presque complète qu’ils connaissent aujourd’hui : 1,4 milliards d’habitants, soit 18 % de la population mondiale, contre 1,6 aujourd’hui, seraient encore privés d’accès aux services de l’électricité. 2,6 milliards d’habitants (31 % de la population mondiale), 240 millions de plus qu’aujourd’hui, n’auraient accès qu’à la biomassetraditionnelle (principalement le bois de feu) pour assurer les services énergétiques essentiels.
Plus généralement, l’augmentation rapide du recours au pétrole et au gaz naturel, non seulement dans les PED et les pays en transition, mais aussi dans les pays de l’OCDE, a toutes chances de conduire à une tension croissante sur les prix de ces énergies, même si l’échéance des pics de production de cesénergies fait encore l’objet de controverses. Cette tension sur les prix du pétrole et du gaz, voire du charbon, aura des conséquences beaucoup plus négatives sur les PED que sur les pays riches. Enfin, et même si ces tensions restent contenues dans des limites acceptables, les investissements énergétiques nécessaires à la mise en exploitation des ressources, à leur transport, à leur transformation…