Migrations internationales

¬ Analyse du sujet : Migrations internationales de population

* Migrations de population

Ne pas confondre mobilité spatiale et migrations (ou mouvement migratoire), qui supposent un transfert non habituel de lieu de résidence. Sont donc hors sujet les déplacements quotidiens (mouvements pendulaires) ou réguliers (déplacements hebdomadaires dans les résidences secondaires, déplacementsde vacances).

Un émigré quitte son pays d’origine pour un autre pays. Il devient aux yeux des habitants du pays d’accueil un immigré.

Les mouvements migratoires ne sont pas des phénomènes récents, mais il faut attendre le second XXe siècle pour disposer d’une vue à peu près fiable des migrations à l’échelle de la planète. Des continents comme l’Afrique ou l’Asie n’entrent dans lequantifiable qu’après 1950. En revanche, on est bien renseigné depuis longtemps sur les mouvements dans certaines zones, correspondant aux Etats les plus avancés économiquement. Mais, même pour un Etat développé comme les Etats-Unis, la comptabilité migratoire est imparfaite : on comptabilise bien les entrées d’Européens à la charnière des XIXe et XXe siècle, mais mal les retours, qui peuvent atteindrejusqu’à 30 % ; se pose de surcroît la question des immigrés clandestins.

Il est en revanche certain que les progrès des techniques de transport (chemin de fer, bateaux, avions) ont permis d’accélérer les migrations, d’en abaisser le coût et d’en élargir le cadre. Une des idées force du devoir est ainsi l’amplification des migrations, tant en terme absolus que relatifs. Le XXe siècle peut aussi êtrequalifié de « siècle des migrations ». Si à la fin du siècle seulement 2,9 % de l’humanité vit dans un autre pays que celui où il est né, cette proportion se monte à 6,1 % de la population européenne, à 8,6 % de la population de l’Amérique du Nord et à 18 % de celle de l’Océanie (1,4 % pour l’Asie). La migration est bien un phénomène de masse pour la population mondiale.

Les causes desmigrations sont très diverses. Il faut distinguer d’une part :

– les migrations « volontaires » souvent liées à la recherche de conditions de vie meilleures (migrations pour cause économiques, à la recherche d’un emploi, d’une terre, de la ville, etc. : les directions internationales suivent la pente des différentiels de PIB par tête, des pays les plus pauvres vers les plus riches) ;

– lesmigrations par appel à la main-d’oeuvre immigrée sont une variante de ce phénomène volontaire, par aspiration notamment vers des zones vides (front pionniers), ou démographiquement affaiblies (enjeu migratoire fondamental en Europe occidentale ou au Japon) ;

– la migration des « cerveaux » est aussi à prendre en compte dans cette logique d’aspiration, même si les flux générés sont quantitativementmodestes. Contrairement à certaines idées reçues, les migrations internationales ne sont pas le fait des populations les plus démunies ni les moins formées, car elles supposent souvent des voyages longs, l’apprentissage de langues étrangères (même si on peut rester au départ dans sa communauté d’origine), et l’insertion dans le pays d’accueil suppose une qualification professionnelle ou des capacités àl’acquérir.

Ces migrations volontaires se distinguent des migrations imposées par la force, à mettre en relation avec les « accidents migratoires », liés aux soubresauts de l’histoire du XXe siècle : guerres internationales ou civiles avec ses cortèges de réfugiés, qui fuient pendant la guerre, mais aussi après, les conquêtes et rectifications de frontières entraînant souvent des déplacementsde population ; pratiques de la colonisation avec expulsion des autochtones ; pratiques des déportations par les régimes totalitaires. Là encore les zones affectées sont diverses et changent au cours du siècle.

* Internationales dans le monde

Le sujet est réduit aux seules migrations internationales, pour simplifier la recherche d’un plan. Il ne dispense pas cependant de réfléchir aux…