Nouveau paradigme du management public

LE NOUVEAU MANAGEMENT PUBLIC ET LA BUREAUCRATIE PROFESSIONNELLE

Florence GANGLOFF Doctorante Université Montpellier 1- ERFI – ISEM Espace Richter – Rue Vendémiaire- Bât B CS 19519 34960 Montpellier cedex 2 [email protected]

Résumé :
Le nouveau management public introduit de nouvelles façons de considérer les organisations publiques. Toutefois, ces changements ne peuvent êtrepris comme allant de soi lorsque l’on s’intéresse aux bureaucraties professionnelles. L’objectif de cet article est de mieux comprendre les relations entre les professionnels et le management et plus spécifiquement en regard des concepts et des pratiques de responsabilisation.

Abstract :
The New Public Management introduces new ways of considering public organizations. However those changes can’tbe taken for granted when we consider professional bureaucracies. The aim of this paper is to understand better the relations between the professionals and the management and more specifically regarding to the concepts and the accountability practices.

Mots Clés : Nouveau management public, organisations Key words : New public management, professional professionnelles, obligation de rendrecompte, conflit organisations, accountability, conflict

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INTRODUCTION
Depuis vingt ans les considérations sur les modalités d’administration, de gestion et de management des organisations publiques sont menées aussi bien dans les sphères étatiques, politiques, administratives, qu’académiques. Les dépenses publiques sont mises sous surveillance non seulement par les administrations mais aussipar et pour les citoyens (Mussari., Steccolini., 2006). Si la réflexion sur l’optimisation des administrations n’est pas nouvelle, le rapport avec les organisations privées lui l’est davantage. En effet, les organisations publiques se doivent aujourd’hui d’être efficaces (vis à vis de leurs objectifs), efficientes (par rapport à leurs moyens) et économes. Pour cela, l’entreprise privée semblereprésenter le modèle à suivre, l’optimum à atteindre s’opposant à une bureaucratie symbole de tous les dysfonctionnements. C’est dans ce contexte que les gouvernements des pays occidentaux mettent en place des réformes visant à l’introduction d’une « culture de la performance ». Pour certains auteurs nous assistons à la naissance d’une nouvelle organisation dite « post-bureaucratique » et d’uncourant de réflexion sur le « new public management ». L’introduction de logiques issues du secteur privé ne peut pas être considérée comme allant de soi dans la mesure où les raisonnements en terme de marché et de concurrence ne sont pas forcément proches des valeurs qui fondent le service public. Dans ce contexte, les professionnels (médecins notamment) au sein des organisations publiquesreprésentent une variable importante dans le processus de changement en cours dans le secteur public. Ils possèdent une certaine autonomie et n’accueillent pas avec enthousiasme l’intrusion de nouvelles normes de contrôle. Le thème des professionnels et de leurs rapports avec le management est souvent repris dans la littérature (Thevenet, 2006 ; Exworthy et Halford, 1999). De manière générale, les rapportsentre professionnalisme et nouvelle gestion publique sont envisagés dans une dimension conflictuelle car des différences majeures (voire inconciliables) semblent exister entre les professionnels et les managers, et le système qu’ils représentent. On prend alors pour acquis que professionnels et gestionnaires sont profondément différents aussi bien dans leur rapport à l’organisation dans laquelle ilsévoluent, que du point de vue des valeurs qui les animent. (Raelin 1986, Exworthy et Halford, 1999). Dans les faits, les signes d’une réelle et continuelle préoccupation des professionnels se manifestent ces dernières années. Cette situation est d’autant plus marquée dans le secteur de la santé. Tour à tour ou conjointement, les marques de mécontentement des différentes catégories des…