Pensez-vous que le théâtre est « le lieu de la plus grande liberté, de l’imagination la plus folle » ?

Objet d’études : Le théâtre : texte et représentation.

Corpus :
A : Jean Tardieu, Finissez vos phrases, La Comédie du langage, 1951
B : Samuel Beckett, En attendant Godot, Acte I p.16 – 17, 1951.
C : Samuel Beckett, En attendant Godot, Acte I p.42 – 43, 1951.
D : Eugène Ionesco, Rhinocéros, 1952.

Annexe :
Eugène Ionesco, « Discours sur l’avant-garde » dans Notes et Contre-Notes, 1966.QUESTION
Quels éléments des textes A, B, C, D sont susceptibles de surprendre un spectateur ou un lecteur habitué à une conception plus classique du théâtre ?

TRAVAIL D’ECRITURE

Dissertation :
Pensez-vous que le théâtre est « le lieu de la plus grande liberté, de l’imagination la plus folle » ?
Vous répondrez à la question en faisant référence à des exemples précis tirés des documentsproposés, aux pièces étudiées en classe et à votre propre expérience de spectateur.

QUESTION :

« Finissez vos phrases » de Jean Tardieu, « En attendant Godot » de Beckett et « Rhinocéros » d’Eugene Ionesco n’appartiennent pas au théâtre classique, les caractéristiques de celui-ci ne sont donc pas respecter. Certains éléments de ces textes peuvent donc surprendre le lecteur ou le spectateur.Dans le texte de Jean Tardieu les personnages sont « quelconques », ils ne sont pas nommés autrement que « Monsieur A et Madame B » et ne sont pas du tout présenté ni mentalement ni physiquement. Cette caractéristique contredit donc déjà le théâtre classique qui donne un caractère et une image aux personnages très précise et qui le suit tout au long de la pièce. Le lieu n’est pas plus précisé, ilest également « quelconque ». De plus malgré les didascalies qui donnent précisément les intonations, les phrases semblent inexpressives car elles ne sont jamais terminées. C’est donc au lecteur ou au spectateur de deviner, d’imaginer le dialogue complet ce qui peut énormément surprendre.
Pour les extraits de « En attendant Godot » nous assistons a un dialogue entre deux clochards, Vladimir etEstragon. Ils attendent sans vraiment savoir qui, ni pourquoi, l’action est donc très imprécise. De plus leur phrases sont très courtes et ne se suivent pas toujours ; on assiste parfois a un « dialogue de sourd ». Par exemple lorsque Vladimir dit « Il doit être mort » Estragon poursuit par « Finis les pleurs », entre eux ils se comprennent mais cela peut déstabiliser le lecteur ou le spectateur.Les sujets de discussion ne sont pas très explicites ou alors insignifiant, il arrive aussi de voir des questions sans réponses ou a réponse tardive.
Le dernier texte, « Rhinocéros » est un monologue de scène finale où Bérenger est le dernier habitant qui n’a pas été transformé en rhinocéros, il se demande alors si le débat avec lui-même. Cette transformation n’est pas du tout caractéristique duthéâtre classique et peut surprendre un lecteur ou un spectateur habitué à celui-ci.
On conclut donc grâce a ces nombreux éléments que ces textes ne correspondent pas du tout au théâtre classique car ils ne respectent en aucun cas les règles qui le définissent. Ils peuvent donc perturber et surprendre un lecteur ou un spectateur qui ne connait que ce genre.

TRAVAIL D’ECRITURE :

EugèneIonesco est un auteur dramatique roumain né en 1912 le 26 Novembre à Slatima, il écrit Notes et Contre Notes qui est un ouvrage rassemblant des textes très divers qui répondent aux critiques des contemporains et livrent les principes de son art dramatique. Le discours sur l’avant-garde d’où est tirée notre citation «le théâtre peut être le lieu de la plus grande liberté, de l’imagination la plus folle» a été publié en 1966. Ceci nous invite donc a ce demandé si il existe des limites au théâtre, si oui lesquelles et sont elle encore valable aujourd’hui ?
Nous verrons donc tout d’abord qu’en effet le théâtre peut être perçu comme un lieu ou l’imagination n’a pas de limite grâce a certain trais de celui-ci, mais que cette liberté n’a pas toujours était possible. Nous finirons par voir…