Que vaut une preuve contre un prejuge

Une preuve est un argument étayé visant à établir une conclusion. Il existe deux types de preuves épistémologiquement considérées comme valides :

* Les preuves basées sur la déductionqui ont un caractère absolu ou certain pour autant que l’on respecte leurs hypothèses de départ.
* Les preuves basées sur l’induction qui ne sont vraies qu’avec une certaine probabilitédont l’estimation dépend des connaissances disponibles (par exemple, l’estimation de la probabilité qu’une pièce tombe sur un de ses côtés ne sera pas la même s’il est établi à l’avance quela pièce est truquée).

Dans la vie réelle, la plupart des preuves, si elles peuvent comporter des éléments déductifs, contiennent malgré tout un ou des éléments inductifs qui leurconfèrent donc un certain niveau d’incertitude. L’évaluation souvent intuitive de ce niveau déterminera alors le niveau de confiance qu’on peut apporter à la preuve. La plupart des preuves utiliséesdans la vie courante sont communément admises comme étant dignes de confiance.

Si le niveau de confiance d’une information n’est pas suffisant, on parlera alors de soupçon, de présomptionou d’indice, mais des indices concourants peuvent mutuellement renforcer leur niveau de confiance et être alors considérés comme équivalents à une preuve et acceptés comme tels. On parleraalors de faisceau de présomptions.

La théorie des probabilités permet de démontrer que l’ajout de conditions à une preuve non certaine peut augmenter ou diminuer son niveau de confiancejusqu’à la certitude ou au rejet (l’ajout d’une pièce à un dossier juridique peut augmenter ou diminuer l’estimation de culpabilité et même la garantir ou la rejeter totalement) mais en aucun casl’ajout de conditions à une preuve certaine ne peut changer son caractère certain. Si cela devait arriver, cela signifierait que la preuve n’était pas aussi certaine qu’on ne le pensait.