Quelle est l’empreinte du naturalisme dans les arts ?

Le naturalisme
Problématique : Quelle est l’empreinte du naturalisme dans les arts ?

I ) L’avènement du naturalisme :
A) Les origines :
1) Réalisme et naturalisme :

Le naturalisme est un mouvement littéraire qui prolonge le réalisme. Mais alors que le réalisme, comme école, est sans existence réelle, ne trouve pas de disciples pour se réclamer de Champfleury et de Duranty,le naturalisme se constitue fortement autour de la personnalité de Zola et avec, devant les yeux, les exemples de Flaubert et des Goncourt.
Des réalistes, il y en a toujours eu. Dans la première partie du XIXème siècle, on retrouve l’empreinte de certains auteurs comme Restif de la Bretonne, Stendhal, Balzac, Henri Monnier, Paul Kock. En même temps, on retrouve une esthétique engagée par despeintres tels que Daumier, Millet et surtout Courbet.

Les glaneuses, Millet. 1857 (image d’illustration)

The Knitting Lesson, Millet. 1860 (image d’illustration)

The stone Breakers, Courbet. 1849-50 (image d’illustration)

C’est d’eux que l’on fait naître l’école réaliste. Certes Champfleury publie en 1857 un ouvrage qui porte comme titre Le réalisme, Duranty réussit avec quelquescollaborateurs à faire vivre pendant quelques mois une revue qui porte ce même titre, cela suffit-il pour créer une école ? C’est une tentative qui ne portera ses fruits qu’un peu plus tard avec le naturalisme. Le réalisme conclut à la reproduction exacte, complète, sincère du milieu social, de l’époque où l’on vit. L’écrivain « ne déforme rien et pour cela il représente le côté social de l’homme »(Duranty).
Les naturalistes admirent chez Flaubert son souci d’exactitude, son travail de documentation minutieux (Madame Bovary, L’Education Sentimentale). En effet, c’est Flaubert qui, par son exemple, a engagé le roman dans la voie de l’observation méthodique et objective; dans la recherche passionnée du document vécu. Flaubert se proposait d’acquérir « ce coup d’œil médical de la vie, cette vue duvrai qui est le seul moyen d’arriver à de grands effets d’émotion ». Les naturalistes reprennent également l’idée de l’impersonnalité de l’écrivain (corollaire de l’emploi de la science dans l’œuvre d’art). « L’artiste ne doit pas plus apparaître dans son œuvre que Dieu dans la sienne ». Le romancier ne peut être vrai que s’il observe l’âme humaine « avec l’impartialité qu’on met dans lessciences physiques » c’est-à-dire sans faire intervenir ses sentiments personnels. Il s’efforce de paraître absent de son œuvre, il souligne ce qui, dans l’hérédité, le milieu, les circonstances, conditionne et explique les actes des personnages, et s’il peint la vie psychologique, il retient surtout ce qu’elle a de concret, d’objectivement perceptible dans ses manifestations.

2) LesGoncourt :

Les Goncourt ne cessent de proclamer tout ce que les naturalistes leurs doivent. Ils brûlent d’être des chefs de file et reconnus comme tels.
Ils sont autant des historiens que des romanciers. C’est l’histoire qui leur donne le goût du document précis, les voilà donc à l’affût des anecdotes. Le mérite premier du roman sera d’être vrai (c’est le cas de l’histoire de Germinie Lacerteux et deMadame Gervaisais). Leurs enquêtes sont, plus directes, moins livresques que celles de Flaubert. Ce sont encore des psychologues et si l’on veut des sociologues : description d’une classe sociale, d’un milieu, d’un état… Par là, ils servent de modèles aux naturalistes. Leur domaine est restreint, ou plutôt, ils ont des sujets d’élection : névroses, détraquements (« les premiers, nous avonsétaient les historiens des nerfs »). Thérèse Raquin va sortir rapidement de la lecture de Germinie Lacerteux.

3) Zola :

– En 1868, Zola dans sa préface de la seconde édition de Thérèse Raquin, emploie l’expression « écrivains naturalistes ». Dès cette époque il a donné à la doctrine une armature qu’il précisera ensuite. Autour de lui se rassemble des écrivains tels que les…