Sujet d’invention le siècle des lumières

Les philosophes des Lumières / L’argumentation

ECRITURE D’INVENTION :
A la manière de Dumarsais, rédigez un texte où vous définirez ce que pourrait être aujourd’hui le rôle d’un philosophe (M. p. 60-61).
Lecture du sujet :
Définition du rôle d’un philosophe au XXI siècle à la manière de l’article de Dumarsais dans l’Encyclopédie.
1) Le genre du texte à produire : portrait élogieux etenthousiaste, argumenté et illustré, selon un modèle précis, celui du texte support : pastiche.
2) La situation d’énonciation : qui parle à qui ? Où ? Quand ?
Présentation à la 3ème personne (un énonciateur « anonyme » ms pas neutre -cf. registre -s’adressant à un public de lecteur, aujourd’hui, dans un pays démocratique (article de presse ou discours écrit)
3) Le registre : laudatif (utiliser lesprocédés du registre laudatif)
4) Le thème : les qualités nécessaires à un philosophe de nos jours. Actualiser la fonction du philosophe tel que le présente Dumarsais à l’époque des Lumières.

Critères d’évaluation :
1) Le respect des consignes du sujet (y compris la longueur)
2) La cohérence de l’argumentation ou de la composition du texte
3) La pertinence des références explicites ouimplicites au texte-support
4) La connaissance des genres, des registres et de l’objet d’étude concernés
5) La qualité de l’expression écrite
6) La créativité

Devoir rédigé :
Loin de nous la pensée que de nos jours le philosophe n’a plus sa place, sa raison d’être. Non seulement ses tâches se sont diversifiées mais sa maîtrise de la raison le rend encore plus précieux. A l’heure d’un granddésarroi de nos contemporains, l’autorité qu’il incarne est devenue un recours, certes exigeant et souvent contraire au discours dominant, mais ô combien efficace pour se diriger mieux dans notre monde plein de paradoxes.

Là où les autres hommes sont happés par les urgences quotidiennes et prisonniers d’une agitation laborieuse, le philosophe, lui, prend le temps de la réflexion. Il est dans lemonde mais en retrait pour s’interroger sur les fins au lieu que la plupart des hommes explorent les moyens.
Le philosophe ne confond pas les opinions et la pensée ; il sait que l’on ne pense pas spontanément mais que l’on s’adapte, qu’on se conforme aux préjugés de notre époque. Il fait davantage, et c’est décisif pour nous aider à progresser, il nous aide à prendre conscience des conditionnementssociaux liés à notre âge, notre milieu. C’est lui qui nous pousse à lutter contre tous les systèmes d’influence, idéologiques, médiatiques, qui nous aveuglent.
La tâche philosophique consiste donc à poser le temps de l’apprentissage de la pensée, du doute, à nous éduquer à faire usage de notre raison, sans pour autant se désintéresser des affaires du monde. Loin de fuir ce monde plein de bruitet de fureur pour évoluer dans le monde des Idées, il est aussi un homme qui s’engage, conscient de sa mission et de sa responsabilité au présent

Aussi, pourrait-on aujourd’hui imaginer un philosophe qui ne fasse pas preuve d’une grande curiosité, qui ne s’emparerait pas des questions liées au développement des sciences et des techniques? En vertu de l’immensité des savoirs disponibles, lephilosophe doit, aujourd’hui plus que jamais, faire preuve d’ouverture d’esprit afin d’accueillir avec vigilance les conséquences du progrès. Les autres hommes ont tendance à privilégier les bénéfices immédiats des nouvelles technologies sans en mesurer les répercussions sur le plan humain. Ainsi, là où le consommateur ne voit que la jouissance individuelle et égoïste de biens matériels de plus enplus nombreux et superflus, le philosophe nous interpelle et nous invite à nous poser la question du sens. Alors que nous nous laissons étourdir par un monde de divertissements et d’apparences, il alerte notre conscience afin que nous fassions retour sur nous-même pour reconsidérer nos choix, nos priorités. Notre philosophe, perspicace et lucide, nous fait toucher du doigt la fragilité d’un…