Une vie de boy

Liens 11 Dec 2008

Une Vie de boy de F. Oyono Diao Faye

UNE VIE DE BOY DE FERDINAND OYONO : QUELQUES INDICES DE PREJUGES RACIAUX DANS LES RAPPORTS ENTRE COLONISATEURS ET INDIGENES DU CERCLE DE DAGAN.
Diao FAYE Assistant à la FASTEF/UCAD Résumé : De la cohabitation des deux communautés noire et blanche, sont nés, inéluctablement, des sentiments, des comportements, des attitudes et desrelations entre colonisateurs et indigènes. L’analyse de la situation coloniale dans Une vie de boy, révèle des réalités complexes que Ferdinand OYONO relate crûment sous un ton humoristique. Le récit rend compte des inégalités et des clivages fondés sur la couleur. Les passages du texte, cités abondamment ici, ne sont que quelques exemples qui illustrent les thèses énoncées par l’auteur de l’article àpartir de sa propre réception du roman de contestation de la situation coloniale en général et de cette œuvre en particulier. Mots–clés : situation coloniale, colonisateur, contestation, indigène, préjugé racial, violence, haine, supériorité, infériorité, injustice.

Abstract : From the cohabitation of the two communities, black and white, arose necessarily, feelings, behaviours, attitudes,relations between colonizersand natives. The analysis of the colonial situation in Une vie de boy reveals complex realities which Ferdinand Oyono relates plainly in a humoristic tone. The narrative is about the inequalities and divisions based on the colour of the skin. The passages of the text, abundantly quoted in this piece of research are only a few examples which illustrate the theses statedbythe author of the article from his own reception of the novel of protest against the colonial situation in general and of that work in particular. Kee-words : colonial situation, colonizer, contestation, native racial prejudice, violence, hatred, superiority, inferiority, injustice. Introduction Une vie de boy, roman de contestation de la situation coloniale, publié en 1956 par l’écrivaincamerounais Ferdinand OYONO aux éditions Julliard est une peinture satirique des relations entre colonisateurs et colonisés en terre africaine. Son succès, dans les milieux intellectuels, avant et après les indépendances, se justifie largement par le réalisme et la cruauté des faits racontés dans un ton teinté d’humour. Certes, les blancs y brillent par leurs préjugés raciaux et leurs actes de violence.Cependant une lecture plus approfondie décèle aussi des attitudes négativement chargées chez les dominés qui, unanimement, pensent que leurs « maîtres » ne jouissent pas de toutes leurs facultés mentales. Qu’il s’agisse des indigènes du cercle de Dangan ou des employés domestiques, des auxiliaires dans les services administratifs, des fidèles catholiques noirs nouvellement convertis, la remarque estconstante : le blanc, cet incirconcis, ce non-initié, ignore les plus élémentaires règles de la vie sociale. De leur côté, tous les blancs considèrent le noir comme un grand enfant, un paresseux, un voleur, un menteur, un hypocrite…S’agirait-il là de préjugés raciaux que porte chacune des communautés condamnées à vivre ensemble l’aventure de la conquête coloniale ? De part et d’autre, cessentiments de différence fondés sur la 1

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race et uniquement sur elle relèvent sans nul doute de l’ignorance et de l’intolérance. Notre étude, après un bref essai de définitions du concept de préjugés raciaux, mettra en opposition les deux communautés dans leurs cadres de vie et dans leurs divers rapports pour montrer les préjugés manifestesou voilés dans le dire et le faire des protagonistes. 1. QUE FAUT-IL ENTENDRE PAR PREJUGES RACIAUX? Selon la déclaration de l’UNESCO sur la race et les préjugés raciaux toute théorie faisant état de la supériorité ou de l’infériorité intrinsèque de groupes raciaux ou ethniques qui donneraient aux uns le droit de dominer ou d’éliminer les autres, inférieurs présumés, ou fondant des jugement de…