A tous les enfants

Mon commentaire du poème de Boris Vian :
Chansons est un recueil de poèmes écrits entre 1954 et 1959 c’est-à-dire après la Seconde Guerre Mondiale par Boris Vian, écrivain du XXè siècle, très engagé, antimilitariste et antiraciste. Ses poèmes comme leur titre du recueil l’indique étaient destinés à être mis en musique.
Le poème « A tous les enfants » en est extrait. Il opposel’innocence des enfants à la cruauté de ceux qui ordonnent la guerre.
Par quels moyens, l’auteur dénonce-t-il le système de la guerre et ses conséquences ?
A la faveur de l’étude du contraste e l’évocation des enfants très imagée avec celle des chefs plutôt ironique, nous essayerons de montrer les méfaits de la guerre dénoncés par le poète.
D’emblée, nous pouvonsrepérer la mise en exergue, dès le début du poème, composé d’une seule strophe, et réitéré au v.5 de « A tous les enfants, ce qui indique une dédicace de l’auteur aux enfants. De plus, il y a une rupture au niveau métrique car ce vers est seulement composé de cinq syllabes alors que le poème est écrit en octosyllabes. Ce changement de m étrique accélère le rythme. Grâce à cette divergence derythme, le poète n’approfondit pas le passé des enfants, il parle directement des dégâts de la guerre. En effet, seuls les quatre premiers vers parlent de la vie des enfants tandis que les trente vers restants parlent de la guerre et de ses défauts Si on considère les huit premiers vers, on peut voir une certaine symétrie de construction. Effectivement, les vers 1 et 5 sont identiques tant par leursformes que par leurs sens « A tous les enfants », les vers 2 et 6 sont composés grammaticalement de la même façon c’est-à-dire le m^me pronom relatif « Qui » en début de vers suivi d’un passé composé exprimant une action passée mais ayant encore des conséquences sur le présent et d’une même expression située à la rime « le sac au dos ». Les vers 3 et 7 nous dépeignent la tristesse des enfants avecles termes « brumeux », « les yeux baissé », « leurs chagrins ». Enfin, les vers 4 et 8 sont identiques : « Je voudrais faire un monument ». La volonté du poète, exprimée au conditionne, serait de rendre hommage aux enfants grâce à ce monument (s’il pouvait).
Dans ce poème, l’enfance est connotée positivement avec la métaphore filée « le monde parfumé / Plein de rires » (v.15-16) nousrévélant un monde joyeux. Les enfants sont également décrits de façon méliorative avec « oiseaux » sauf qu’il est suivi de l’adjectif « bleus » qui connote le froid, la maladie et surtout, dans ce poème, la mort alors que le terme « oiseaux » désigne la liberté.
Ensuite, ceux qui ordonnent la guerre sont, contrairement aux enfants, présentés de manière péjorative avec l’emploi del’ironie aux v. 21 à 27 : « Mais à tous ceux qui sont restés / Les pieds au chaud sous leur bureau […] A tous les gras tous les cocus / Qui ventripotent dans la vie / Et comptent comptent leurs écus ». La conjonction de coordination « Mais » marque une opposition entre les enfants et les autres décrits ici par des périphrases très dépréciatives. La réitération de certains mots tels que « tous » ou «comptent » scande le poème et font accélérer son rythme.
Après l’étude de la description imagée des enfants et de celle plutôt ironique des dirigeants, nous chercherons à montrer quels sont, selon Boris Vian, les méfaits de la guerre.
Tout d’abord, la présence d’une métaphore sur l’enfance brisée par la guerre aux v.15 à 17 : « Voilà le monde parfumé […] Soudain griffé d’uncoup de feu » peut s’interpréter par le fait que la guerre détruit tout et en particulier l’enfance. Une autre métaphore renforce cette idée : « Un monde neuf où sur un corps / Qui va tomber / Grandit une hache de sang (v.18 à 20). Ici, de surcroît, les changements aident à imaginer le poème. En effet, les v.18 et 20 sont des octosyllabes alors que le vers 19 est un tétrasyllabe. Ce dernier…