Conscience identitaire au val d’aoste

L’histoire de la francophonie en Vallée d’Aoste, région autonome du Nord-Ouest de l’Italie, a toujours été liée à la conscience identitaire de ses habitants. La situation géographique de la province,point de jonction entre la France, la Suisse et le Piémont, la fait correspondre, linguistiquement parlant, à l’aire du francoprovençal. D’autre part, elle est très tôt attachée à la Maison de Savoiedont la langue de culture est le français. Jusqu’en 1860, la culture valdôtaine est donc essentiellement française. Mais cette date, qui marque l’annexion de la Savoie à la France, va toutbouleverser. La Vallée d’Aoste bascule alors du côté italien et, coupée de ce voisinage protecteur, elle va subir un lent processus d’italianisation qui, sous le régime fasciste, se fera assez virulent. Ilapparaît ainsi que les circonstances aboutissent, après la seconde guerre mondiale, à la reconnaissance du Val en tant que minorité linguistique dans un statut spécial d’autonomie. Des mesures sont dèslors prises pour la sauvegarde du français, notamment dans le domaine de l’école. Cependant, si l’enseignement paritaire des deux langues a assez vite été établi, l’apprentissage de certaines matièresen langue française est, encore aujourd’hui, un processus inabouti. La région est donc, avant tout, plurilingue.
Il apparaît ainsi qu’en 1923, sous la politique d’assimilation italienne, la questionde la francophonie valdôtaine va de paire avec celle de l’identité des habitants. Malheureusement, le statut d’autonomie accordé quelques années plus tard au Val semble l’avoir maintenu sous le jougde l’état. Les mesures d’aménagement linguistique qui ont été prises en faveur du français dans le milieu scolaire sont ressenties par les Valdôtains comme une imposition et la langue a perdu sonstatut privilégié dans la conscience identitaire des habitants de la région.

Bibliographie

CAVALLI, M., « Rôle de l’école et de la famille dans la sauvegarde d’une langue minoritaire en milieu…