Dissertation sur le réalisme

Sujet : Stendhal a écrit « Le roman, c’est un miroir que l’on promène le long d’un chemin » mais aussi « Toute œuvre d’art est un beau mensonge ». Dans quelle mesure ce paradoxe s’applique-t-il aux textes du corpus et aux romans naturalistes ou non que vous avez lu ?

Le réalisme est un mouvement littéraire apparu en Europe dans le milieu du XIXe siècle. Les auteurs, lassés de la littératureromantique, décident de décrire la réalité telle qu’elle est en choisissant la plupart du temps des personnages du milieu populaire ou des classes moyennes, comme Zola l’a fait dans le cycle des Rougon-Macquart entre 1871 et 1898. Il y raconte en vingt romans la déchéance d’une famille d’ouvriers sous le Second Empire. Stendhal, « père du réalisme » propose deux citations qui semblent se contredire: « Le roman, c’est un miroir que l’on promène le long d’un chemin » et « Toute œuvre d’art est un beau mensonge ». On se demande alors, comment le roman, œuvre entièrement fictive peut-être un miroir de la réalité ? Comment l’auteur arrive-t-il à rester réaliste malgré la subjectivité qu’il véhicule à travers la beauté de son style, ou en d’autres mots, la beauté de son mensonge ? Après avoirmontré que le roman est un miroir du réel, nous tâcherons d’expliquer qu’il s’agit également de l’imagination de l’auteur. Enfin, nous essayerons de montrer que le romancier est un illusionniste.

Déjà, nous allons montrer que le roman est un miroir que l’on promène le long d’un chemin. Tout d’abord, au XIXe siècle, le roman nous donne une cartographie de l’espace français. En effet, les auteursréalistes s’efforcent d’utiliser dans leurs récits des lieux réels pour rendre le texte « plus vrai ». Par exemple, dans l’Assommoir, Emile Zola décrit le quartier parisien de la Goutte d’Or avec de nombreux détails tout au long du livre, les boutiques, les habitants et la misère dans laquelle ils y vivaient. Dans Germinal, Zola donne aussi une image effroyable des mines du Nord.
De plus, leroman réaliste permet de donner au lecteur une typologie de la société française au XIXe siècle. Les auteurs révèlent les mœurs de la dure vie populaire de l’époque. Dans l’Assommoir, Zola décrit le monde ouvrier avec Gervaise qui ouvre une laverie, son mari Coupeau un ouvrier zingueur ou encore Goujet, un forgeron. Dans le roman Bel Ami, Guy de Maupassant décrit, lui, les liens étroits entre lapolitique et le journalisme avec l’ascension sociale de George Duroy. Le milieu bourgeois est également relaté avec le roman La Curée de Zola, où Aristide Rougon va faire une rapide fortune.
Finalement, le roman au XIXe siècle a parfois vocation à analyser les comportements humains. En effet, à la suite des progrès de la science, comme la théorie de l’évolution de Darwin, le roman devientexpérimental. Des écrivains comme Zola transforment les personnages en cobayes pour analyser l’effet qu’a un certain milieu sur eux. Par exemple, dans l’Assommoir, lors du festin de Gervaise où tous les personnages sont réunis pour fêter les noces de Gervaise, on observe que Zola utilise les personnages comme des objets d’expérience dans leur comportement social. Le naturalisme se rapporte aussi à l’étudedes effets de l’hérédité, c’est-à-dire la transmission de caractères d’une génération à la suivante. Dans la série des Rougon-Macquart, Zola montre que l’hérédité, est un fait. Par exemple, le père de Gervaise était alcoolique, Gervaise et sa fille Nana aussi.
Nous pouvons donc dire que le roman est réaliste. Il s’inspire du réel et donne au lecteur des informations précieuses sur l’évolutiond’un personnage en fonction de son milieu. Il permet aussi au lecteur de s’informer sur les conditions sociales de l’époque.

Bien qu’il soit réaliste, le roman n’est pas qu’une pâle copie de la réalité. Il apparait qu’il a des caractéristiques mensongères, en effet, ne décrire que la réalité serait impossible et ennuyeux. L’auteur doit alors déterminer les parties du récit qui sont les…