Generation
LA SYNTHÈSE
Le plan détaillé est rappelé entre crochets pour vous aider mais il ne doit en aucun cas figurer sur votre copie. Il faudra donc soigner les introductions et les conclusions partielles ainsi que les transitions entre les différentes parties et sous-parties afin de guider le correcteur.
[Introduction]
Le concept de génération est utilisé pour caractériser des groupes d’individustrès différents. Certes, chacun a pu aller en classe avec des jeunes de son âge et pense bien appartenir à un « groupe », mais ce seul point commun ne suffit pas pour parler de « génération ». Le corpus nous permet de mieux le comprendre.
Frédéric Gaussen tente de donner des critères pour établir une définition. Celle-ci s’applique particulièrement bien à la « génération 68 » évoquée parJean-François Sirinelli et illustrée par la photographie des hippies. Pourtant, au sein du dossier, Gabriel Matzneff invite à se méfier des généralisations trop simples, en particulier sur la jeunesse et les différentes générations. C’est pourquoi on peut se demander ce qui permet de désigner un groupe d’individus comme appartenant à une génération.
Après avoir tenté de cerner la notion de génération,nous essaierons de mesurer ses effets sur les individus dans leur vie personnelle et sociale sur le long terme.
[I. Qu’est-ce qu’une génération ?]
Qu’est-ce qu’une génération ?
[A. Un phénomène démographique…]
Pour pouvoir dire que l’on est en présence d’une « génération », Frédéric Gaussen, dans un article publié dans le quotidien Le Monde, 15 novembre 1981, souligne d’emblée qu’il fautque beaucoup d’individus soient concernés. C’est le cas par exemple des baby-boomers qui ont fait Mai 68 : l’article de Jean-François Sirinelli, publié dans le magazine L’Histoire, évalue les 16-24 ans à plus de 8 millions à ce moment-là. Ce phénomène est vu de façon critique par l’essayiste Gabriel Matzneff dans Le Taureau de Phalaris : il parle de « troupeau » pour qualifier l’effet de massequi sous-tend la notion de générations.
[B. … et des événements fondateurs…]
Mais être nombreux ne suffit pas. Les individus prennent conscience d’appartenir à une génération à travers des événements fondateurs. Le corpus évoque en particulier Mai 68, dans l’article publié par J.-F. Sirinelli. L’auteur montre que les nombreux enfants nés après la Libération, qu’on appelle aussi lesbaby-boomers, sont contemporains d’une nouvelle culture de masse exaltant la jeunesse et impulsant un mouvement de révolte. Pour F. Gaussen, justement, une génération se fédère autour d’un événement historique qui la marque durablement et dont elle entretient le souvenir. C’est le cas des hippies représentés sur la photographie, qui se sont soudés contre la guerre au Vietnam,
[C. … qui font d’un. classed’âge une « génération »]
Ce sont ces événements qui permettent une communion qui dépasse les clivages sociaux ou politiques, comme le souligne F. Gaussen. Il existe alors une forme d’homogénéisation qui est aujourd’hui facilitée par les évolutions sociales et les progrès techniques, voire, à un autre niveau, par la mondialisation. J.-F. Sirinelli remarque cela à propos de Mai 68 : des idéauxcommuns, partagés malgré les différences sociales et culturelles, ont amené la révolte. Cette homogénéité caractéristique d’une génération se retrouve aussi dans la façon de s’habiller, de se comporter, comme c’est le cas pour les hippies de la photographie. G. Matzneff critique justement cette homogénéisation et écrit de façon provocante que seuls les médiocres se rassemblent. Pour lui,l’originalité se paie par la solitude.
Une génération est donc constituée de jeunes d’une classe d’âge qui trouvent une forme de cohésion autour d’événements fondateurs. Lorsque ces différents ingrédients sont réunis, les individus concernés restent marqués toute leur vie.
[II. Des effets sur le long terme]
Que peut-on tirer d’une jeunesse aussi riche pour sa vie d’adulte ?
[A. Avoir partagé un…