Gilles deleuze
Deleuze, Gilles
11/08/04
18:43
Gilles Deleuze
Gilles Deleuze est né en 1925 à Paris où il est mort le 4 novembre 1995, le même jour que l’assassinat de Yitzhak Rabin. Il se tua en se jetantpar la fenêtre, ce qui ne manqua pas de surprendre ceux qui croyaient à l’interdit spinoziste visant le suicide : tout être vivant cherche à se perpétuer dans son être, et ne peut donc pas vouloircesser d’être. Mais Deleuze, à qui on avait déjà retiré un poumon en 1969, était très malade ; il avait déjà annoncé son « retrait » du monde physique dans un texte portant officiellement sur Beckett («L’épuisé », dans S. Beckett, Quad et autre pièces pour la télévision, 1992) ainsi que dans son dernier « vrai » texte philosophique, « L’immanence, une vie » (Philosophie n° 47, septembre 1995).Deleuze voyagea très peu (« il ne faut pas trop bouger, pour ne pas effrayer les devenirs », dit-il dans l’entretien paru dans le Magazine littéraire en 1988), ne fut jamais membre du Parti Communiste, etse consacra principalement à son enseignement et ses livres, évitant les colloques et autres apparitions publiques. Sa production philosophique est aujourd’hui bien connue : livres sur Hume, Bergson,Nietzsche, Spinoza, etc. ; contributions plus directement personnelles à la philosophie en 1969 (Logique du sens, Différence et répétition) suivies d’une série d’ouvrages formellement très novateursécrits avec Félix Guattari (L’Anti-Œdipe, 1973, Kafka, 1975, Mille plateaux, 1980, Qu’est-ce que la philosophie ?, 1992) ou seul, ce qui lui réussit moins (Le pli, 1988) ; études sur Proust,Sacher-Masoch, Francis Bacon, le cinéma, essais sur la littérature (réunis dans Critique et clinique), plaquettes écrites en hommage à un ami disparu (Périclès et Verdi, la philosophie de François Châtelet,1988 et bien sûr le beau livre sur Foucault, 1986) entretiens (Dialogues avec Claire Parnet, 1977, Pourparlers, 1990, puis l’Abécédaire télévisé, 1995-1996). La philosophie de Deleuze déborde…