Handicap et accompagnement

Handicap et accompagnement : Nouvelles attentes, nouvelles pratiques
Henri-Jaques Stiker José Puig Olivier Huet Préface de pascal Jacob Dunod, paris 2009 Préface « Lorsque Sonia est venue au monde nous sommes devenues très naturellement des parents, des éducateurs [ …] Avec Romain nous avons été d’emblée parents d’enfant handicapés sans d’abord comprendre complètement ce que ça signifiait,suspendus à un verdict médical. […] Peu à peu nous avons pris conscience que rien ne se passerait normalement avec eux, et que rien ne serait tout à fait normal dans notre vie de famille. Nous nous sommes très vite rendus à l’évidence : nous avions besoin d’aide. » Au séminaire I = MC2 le 13 mai 2008, Axel Kahn dit: « Au début de leur vie on éduque ses enfants, on ne commence à les accompagner quelorsqu’ils quittent le foyer familial pour prendre leur indépendance. Lorsque les enfants sont handicapés c’est dès le début qu’il faut leur apporter un accompagnement supplémentaire en plus de l’éducation. » Richard Fernandez : « La vie des personnes handicapées doit garder sa part de découverte, de risque et que l’accompagnement consiste justement à trouver un juste équilibre entre ces risques etla sécurité nécessaire. Gerard Sauzet, créateur du premier centre PASSErAILE : « Tout ce que tu fais pour une personne sans la personne, tu le fais contre la personne. ». Réussir l’accueil signifie d’abord créer, avec les personnes handicapés, professionnels, parents les conditions d’un bon accompagnement autour du projet de chaque résidant. 3 choses importantes pour la vie des personneshandicapées : la maison, les soins et l’accompagnement

? Habitat adapté pour une plus grande autonomie. Un environnement intelligent et modulable. ? Ne plus être considérés comme des malades perpétuels mais avoir des soins adaptés. ? L’accompagnement, il est devenu le mot-clé du handicap. En pratique c’est l’atténuation de la solitude, la possibilité de compter sur quelqu’un. Il faut une combinaisoncohérente et harmonieuse des accompagnements par les professionnels du secteur médico-social qui crée le bon accompagnement et assure son efficacité. Sans accompagnement il n’y a pas beaucoup de vie possible (sport loisir culture, déplacement, sexualité). Construire son accompagnant est le premier pas vers l’autonomie. L’accompagnant et l’accompagné doivent être préparés, sans confusion de rôle, ni dehiérarchie. Accompagner ce n’est pas faire avec, c’est apporter le complément. Introduction « Qu’est ce qu’accompagner une personne en situation de handicap ? » est hanté et comme saturé par « qu’est ce que bien accompagner une personne en situation de handicap ? » Question plus éthique que technique. Cette dimension morale fait débat, les réponses varient en fonction des valeurs et parcours dechacun. Une position commune : le bon accompagnement ne serait il pas l’accompagnement tout court, sans qualités ? Car s’il n’est par nature pas bon, il n’est plus un accompagnement.

PREMIERE PARTIE : DE LA PRISE EN CHARGE A L’ACCOMPAGNEMENT. 1. L’accompagnement : approche et repérage Omniprésence de l’accompagnement C’est une notion floue, il peut être perçue comme un adoucissement, une mesured’atténuation des méfaits ou des dégâts sociaux (ex : accompagnement de la crise ou du chômage) ou le défaut d’un système (ex : accompagnement scolaire), il peut avoir une référence biblique (compagnon d’Emmaus).

Racine chrétienne importante de l’emploi de la terminologie de l’accompagnement dans le secteur de l’accompagnement des personnes handicapées. La tradition de l’assistance sociale néede l’action charitable religieuse. Le discours chrétien de la charité a investit très tôt et en marge de cette professionnalisation progressive du soin (ex : la question de l’accompagnement des mourants). Aujourd’hui encore nous avons une tonalité religieuse : la foie religieuse (re)donne un sens à l’événement malheureux, la maladie ou l’accident cessent de relever du hasard négatif.

D’une…