Histoire de l’art médiéval
L ’architecture religieuse au Moyen Âge : un patrimoine de qualité
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L’architecture religieuse au MoyenÂge : un patrimoine de qualité
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L’actuel département de l’Yonne est constitué de plusieurs parties de diocèses médiévaux : Sens au nord (archevêché), Auxerre au sud-ouest, Langres à l’est et Autun au sud-est. Auxerre appartenait à la province ecclésiastique de Sens alors que Langres et Autun dépendaient de celle de Lyon. Avec la christianisation des campagnes, l’organisationecclésiastique visant à l’encadrement des fidèles s’est progressivement mise en place entre les IVe et VIe siècles. L’Yonne possède deux anciens sièges ecclésiastiques : l’un archiépiscopal, Sens, l’autre épiscopal, Auxerre. Ces deux établissements, tout comme certains sites prestigieux tels Vézelay, sont des éléments de référence pour établir de nombreuses datations. Les études menées permettentd’affiner la compréhension de leur mise en œuvre et la marche de leur édification – études de la charpente et du couvrement des cathédrales d’Auxerre et de Sens. En outre, leurs états antérieurs demeurent mal connus, mais des recherches sont actuellement programmées pour mieux saisir l’histoire de leur construction (Auxerre, Avallon, Vézelay, Saint-Père). Il en est de même pour la mise en place duréseau paroissial dont les informations sont bien souvent issues d’interventions de sauvetage. L’ancien diocèse d’Auxerre a la chance de posséder, avec le texte des Gestes des évêques, un document mentionnant de nombreux lieux de culte. Plusieurs d’entre eux ont été mieux appréhendés à l’occasion de suivis de travaux. Il a ainsi pu être confirmé l’occupation du lieu dès le haut Moyen Âge, notammentgrâce à la présence de sarcophages (cf. infra : Accolay, Chitry, Courson-lesCarrières, Prégilbert). Par sa constitution multiple, l’Yonne présente une architecture médiévale variée qui témoigne pourtant de l’importance de la circulation des savoir-faire, en lien avec les voies de communication. On a souvent eu tendance à mettre en valeur des « écoles » architecturales distinctes entre le nord et lesud du département en arguant bien souvent de la différence de géographie (Bassin parisien/Morvan) et de l’existence de deux espaces artistiques à forte influence (Bourgogne au sud, pour la période romane/Région parisienne au nord, pour la période gothique). Si des différences existent pour partie (comme la présence de grès dans la moitié nord et de granite au sud ou l’emploi pour les parements demoellons ou de pierres de taille qui peuvent s’expliquer par le faciès géologique, cf. infra), on constate, grâce aux récentes études menées dans l’Yonne, qu’il faut nuancer cette première approche et que la circulation des hommes et des techniques n’était nullement arrêtée par le terrain ou par les entités politiques et administratives. De nombreuses démolitions et reconstructions ont faitdisparaître la majorité des constructions antérieures au milieu du XIe siècle. Il ne faut donc pas oublier que le paysage actuel n’est qu’un reflet de ce qu’il a été. Ainsi, quelques témoins, comme les églises de Sognes, SaintSavinien de Sens, Saint-Cydroine, Moutiers, Châtel-Censoir et Cry-sur-Armançon, révèlent qu’une même recherche architecturale existait au sein des différents diocèses.L’architecture romane
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L’étude des édifices du XIe siècle, notamment ceux qui ont fait l’objet d’interventions archéologiques récentes, atteste la mise en place d’un nouvel art de construire (crypte de la cathédrale d’Auxerre, ancienne église Saint-Pierre à Saint-Père…) et de la création de plans spécifiques à l’utilisation d’un lieu (crypte de Saint-Lazare d’Avallon). Au début du…