La diminution de l’intervention de l’ etat est-elle une source de croissance économique?
DISSERTATION Sujet National, juin 2001
La diminution de l’intervention de l’ Etat est-elle une source de croissance économique?
Document 1
Le rejet du déséquilibre budgétaire par Adam Smith repose sur l’inefficacité de l’ Etat à accroître le revenu national : d’une part, l’action de l’ Etat constitue une entrave à la concurrence et par conséquent à la croissance; d’autre part, l’ Etat parune consommation publique non contenue, gaspille des ressources au détriment des entreprises dont l’investissement est ainsi pénalisé. Des capitaux sont ainsi soustraits à l’initiative privée pour un usage improductif; il y a donc un effet d’éviction(1) au détriment de l’investissement privé. A. Smith réfute le financement de dépenses publiques supplémentaires tant par l’accroissement des impôts quepar le recours à l’emprunt, au nom de l’improductivité de l’ Etat. Source : J. F. Peretti-Watel, Déficit et dette publics, Cahiers français, n°279, janvier- février 1997. (1)Il y a effet d’éviction quand l’augmentation des dépenses publiques et les déficits publics qui en résultent entraînent une baisse de la demande privée.
Document 2 Quelques indicateurs pour les principaux pays de l’OCDETaux de croissance annuel réel du PIB (%) 1990/1995 (2) Etats-Unis Allemagne France Royaume-Uni Japon 2,4 3,6 1,0 1,6 1,4 1997 4,2 1,5 1,9 3,5 1,6 1999 4,2 1,5 2,9 2,1 0,3 Taux de chômage (% de la population active) 1990/1995 (2) 6,4 7,1 10,7 8,8 2,5 1997 4,9 9,8 12,4 6,9 3,4 1999 4,2 9,0 11,1 5,9 4,7 Solde budgétaire des administrations publiques (1) (% du PIB) 1990/1995 (2) -4,5 -2,7 -4,3 -5,20,0 1997 -0,9 -2,6 -3,0 -2,0 -3,3 1999 1,0 -1,1 -1,8 1,1 -7 Dette publique brute (% du PIB) 1990/1995 1997 1999 (2) 72,9 47,1 48,4 49,2 64,6 68,6 63,3 65,2 56,2 60,2 63,5 63,9 49,7
97,4 112,8
(1) – = déficit (2) : Moyenne sur la période
Sources : D’après T. de Montbrial, P. Jacquet (sous la dir. de), IFRI, Ramsès 2001, Dunod 2000.
Document 3
Le couplage d’une production et d’uneconsommation de masse grâce à une évolution parallèle des salaires et des gains de productivité et à la constitution d’un salaire indirect est qualifié de fordisme. La protection sociale, qui assure ce salaire indirect, est donc un des rouages essentiels de la croissance fordiste. En effet, elle régularise les ressources des ménages quels que soient les évènements rencontrés. En situation d’arrêt detravail par exemple, le revenu de remplacement permet de continuer à vivre et consommer, et donc le maintien d’une demande solvable. La socialisation(1) d’une partie de la consommation (soins de santé, allocations familiales…), favorise son extension. La consommation de masse peut donc se développer. Elle accompagne une production de masse stimulée par cette régularisation des revenus. Et un rythme decroissance rapide autorise en contrepartie une redistribution forte des revenus et une augmentation importante des dépenses sociales. Toute forme d’élargissement de la protection sociale dans ces années fastes contribue à l’extension du modèle d’organisation productive de l’après guerre.
Source : N. Richez-Battesti, La protection sociale en danger, Hatier, coll. Enjeux, 1992.
(1)socialisation des ressources : part des ressources qui n’est pas la contrepartie d’u travail, mais résulte des politiques de redistribution de l’ Etat et des régimes de protection sociale.
Document 4
La remise en cause du consensus keynésien dépasse la simple politique conjoncturelle et conduit vers un mouvement plus général de désengagement de l’Etat. Si le chômage et la croissance ralentie ont descauses essentiellement structurelles, la seule chose que l’ Etat puisse vraiment faire consiste en effet à réduire les charges qu’il fait peser sur l’économie et les obstacles que ses interventions opposent à un fonctionnement plus efficace des marchés. En matière de croissance, on entre dans l’ère des politiques de l’offre : il ne s’agit plus de stimuler la demande, mais d’encourager l’offre de…