Relation école famille
Introduction
La mission d’inspection générale constituée pour répondre à la demande du Ministre de conduire une réflexion sur le rôle et la place des parents à l’école a remis une note d’étape en avril 2006. Cette note s’appuyait sur de nombreuses visites réalisées dans plusieurs académies aux caractéristiques diverses. Lors de leurs déplacements, les inspecteurs généraux ont rencontré desparents d’élèves et différents personnels de l’éducation nationale, recteurs et inspecteurs d’académie, inspecteurs de l’éducation nationale, directeurs d’école et chefs d’établissement, enseignants, personnels d’éducation ainsi que des élus locaux. Ils ont aussi, lors de ces missions, participé à quelques réunions locales (commission d’appel de procédures disciplinaires, regroupement de CPE, conseilsd’administration…) et à une formation organisée par l’IUFM de Créteil sur le thème de la relation entre les familles et l’école. Des rencontres ont aussi été organisées au niveau national avec des associations représentatives tant des parents d’élèves que des familles. Par ailleurs, de nombreux rapports et ouvrages ont été exploités, particulièrement les rapports du médiateur de l’éducationnationale et le document de synthèse des travaux de la commission du débat national sur l’avenir de l’école. Comme il l’avait été annoncé, le travail de l’inspection générale s’est poursuivi dans trois directions : – un approfondissement des observations de terrain, avec quelques visites complémentaires, dans des zones rurales et des établissements d’enseignement privés et une remontée d’informationopérée, à la demande de la mission d’inspection générale, par les IA/IPR établissements et vie scolaire ; – un suivi des procédures d’orientation et d’affectation, par la participation à diverses instances (conseils de classe, commission d’appel) et, ici encore, par le truchement d’une enquête effectuée auprès des IEN/IO ; – une analyse de la situation dans divers pays étrangers, en exploitant uncertain nombre de documents émanant de l’OCDE et du dispositif Eurydice. Le présent rapport prend en compte ces nouvelles contributions qui, pour l’essentiel, renforcent les réflexions présentées dans la note d’étape. Il évoque tout d’abord, le contexte historique et sociologique dans lequel s’agencent les pratiques observées et s’insèrent les réflexions qu’elles appellent (1ère partie). Cette analyseest apparue essentielle pour préciser les enjeux de la problématique
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des relations entre les parents et l’école de leurs enfants. Comme la note d’étape, le rapport rappelle ensuite les principales dispositions juridiques en vigueur (2ème partie) puis présente un état des lieux enrichi par les observations complémentaires des inspecteurs généraux évoquées supra (3ème partie), et enfin,propose des pistes pour l’avenir (4ème partie). Une annexe fournit des éléments de comparaison internationale.
1. Approche historique et sociologique
« En France, où le secteur public et laïque est prédominant, le contrôle par les parents des programmes scolaires est très limité, tout comme leur possibilité de contrôler les professeurs… Peu d’autres pays peuvent se targuer d’avoir su autantlimiter le pouvoir des parents sur l’école de leurs enfants »1. Cette remarque, dans son caractère assez polémique, souligne une réalité ancrée dans l’histoire même du système scolaire français ; elle s’inscrit dans une grande continuité quant aux fondements mêmes de la relation parents/école, et souligne la complexité de son évolution depuis une quarantaine d’années.
1.1. L’histoire del’éducation : un pouvoir public extérieur aux parents
C’est probablement à l’époque de la Renaissance, c’est-à-dire au moment où sont jetées les bases du système scolaire français actuel qu’il faut remonter pour éclairer ce débat. Cette période invente en effet l’enseignement secondaire, qu’illustre bien sa pièce maîtresse, le réseau des collèges jésuites. Cet enseignement, on le sait, est puisé aux…