Etude tabacologie(svt tle)

TABAC ET CAFE, NICOTINE ET CAFEINE

Robert MOLIMARD

L’association tabac-café

« Café-Bar-Tabac ». Une enseigne omniprésente qui illustre bien cette association qui s’impose depuis longtempsà l’inconscient collectif, et combien l’alcool, le café et le tabac sont liés au sentiment de convivialité et aux échanges interhumains. De nombreux travaux dans le monde entier ont retrouvél’association positive entre consommation de café et fume de cigarettes. Dans une revue des relations entre l’usage de tabac, d’alcool et de caféine, Istvan et Matarazzo (1) citent plusieurs travaux dont celuide Friedman et coll. qui, étudiant le rôle du tabac et du café dans la genèse de l’ulcère de l’estomac, ont innocenté le café, mais trouvé que 38% des fumeurs des deux sexes étaient grandsconsommateurs de café, contre 12% et 16% chez les non-fumeurs selon le sexe. L’étude épidémiologique de Framingham a relevé une corrélation (non paramétrique) extrêmement forte (r = 0,99) entre le nombre decigarettes fumées et le nombre de tasses de café consommées. Cette corrélation n’est pas retrouvée avec la consommation de thé. Même les anciens fumeurs sont plus souvent forts consommateurs de café queles non-fumeurs de toujours. Chronologiquement, tabac et café sont associés les jours où l’on est sous l’influence d’un stress plus intense, et, de plus, le café est bu à la fin de l’intervalle entredeux cigarettes, c’est à dire qu’on boit son café avant de fumer plutôt que le contraire.

A l’Hôpital Max Fourestier à Nanterre, nous avons étudié les comportements de dépendance à l’égard demultiples substances chez 165 sujets hospitalisés en médecine interne (2). 58% buvaient du café et 75% fumaient. Cette proportion élevée de fumeurs, très supérieure à celle de la population générale,traduit entre autres combien le tabac est pourvoyeur d’hospitalisations. 83% des buveurs de café fumaient, alors que 65% seulement des fumeurs buvaient du café. L’hétérogénéité de cette répartition…